La justice française a rejeté ce lundi 8 septembre 2025 la demande de Boualem Bensaïd, l’un des auteurs des attentats de 1995 en France, d’être expulsé vers l’Algérie, condition pour sa sortie de prison, dans une décision consultée par l’Agence France-Presse (AFP).

Boualem Bensaïd avait été condamné en 2002 puis en appel en 2003 à la perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour avoir posé la bombe qui a explosé dans les transports en commun parisiens à la station Saint-Michel, à Paris, le 25 juillet 1995, faisant huit morts et 150 blessés. L’action faisait partie d’une vague d’attaques revendiquée par le Groupe islamique armé (GIA) algérien, qui reprochait à la France son « soutien » au régime d’Alger.

Boualem Bensaïd toujours en détention

L’Algérien de 57 ans est aujourd’hui toujours en détention au centre pénitentiaire d’Ensisheim, dans l’est de la France, malgré la décision rendue le 10 juillet par la cour d’appel de Paris qui permettait sa libération à partir du 1er août à la condition qu’il soit expulsé vers l’Algérie.

Rejetant l’idée d’une « détention arbitraire », le tribunal administratif de Strasbourg a fait valoir que « le préfet du Haut-Rhin a, dès le 23 juillet 2025, transmis au consulat général d’Algérie à Strasbourg une demande de laissez-passer consulaire, à laquelle les autorités algériennes n’ont depuis pas donné suite ».

« Dès lors, la situation dont se plaint Boualem Bensaïd ne saurait être imputée à l’administration française », est-il encore souligné.

Lire aussi : Attentats de 1995 : en attendant son expulsion, Boualem Bensaid demande à être assigné à résidence

« Jamais l’Algérie n’a dit qu’elle refuserait son expulsion », selon son avocat

Me Romain Ruiz, qui défend l’Algérien, a fait valoir que « jamais l’Algérie n’a dit qu’elle refuserait son expulsion ». Mais Alger et Paris traversent depuis plus d’un an une profonde crise diplomatique, et Alger rejette notamment les procédures d’expulsion venant de France.

Le 1er août, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, avait déclaré « souhaiter vivement » que l’Algérie accepte Boualem Bensaïd.