Depuis son lancement, aux Etats-Unis, en 2020, « Love Is Blind » a connu huit saisons et s’est déclinée dans une dizaine de pays, de l’Argentine aux Emirats arabes unis en passant par le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni. C’est désormais au tour de la France d’adapter le concept matrimonial le plus populaire de Netflix.
Les quatre premiers épisodes de la version tricolore, présentée par Teddy Riner et Luthna Plocus, en couple à la ville, sont disponibles depuis ce mercredi 10 septembre et une nouvelle salve sera mise en ligne tous les mercredis jusqu’à l’épilogue annoncé pour le 1er octobre sur la plateforme.
Pourquoi l’émission ne s’appelle-t-elle pas « Love Is Blind France » ?
La France se distingue des autres pays en intitulant son adaptation « Pour le meilleur et à l’aveugle », sans doute parce que la marque « L’amour est aveugle » – la traduction francophone de « Love Is Blind » appartient à Endemol qui a produit trois saisons d’une téléréalité sous ce nom pour TF1 entre 2010 et 2014. Mais au-delà de ça, l’avatar français est en tout point semblable à celui du concept original.
Quelle est la mécanique ?
Quinze hommes et quinze femmes célibataires, âgés de 30 à 39 ans, sont invités à faire connaissance sans se voir. Chaque candidat s’installe dans un « pod », un confortable petit salon, où il peut discuter avec la candidate du « pod » d’en face, sans qu’aucun des deux ne sache à quoi ressemble l’autre. Au bout de plusieurs jours, un célibataire peut demander en fiançailles son coup de cœur et la découvrir en chair et en os. Les couples formés s’envolent ensuite pour un séjour au Maroc, puis cohabitent plusieurs semaines à Paris. Si l’alchimie est intacte, l’ultime étape est celle du mariage, devant les caméras.
En quoi « Pour le meilleur et à l’aveugle » se distingue-t-elle ?
Rapidement résumé ainsi, le concept en évoque d’autres tels que « L’amour est aveugle » ou « Mariés au premier regard ». Là où « Pour le meilleur et à l’aveugle » se démarque, c’est dans le profil des trente célibataires. Ici, ils sont trentenaires, exercent des métiers tels que manager informatique, entrepreneur dans le digital, architecte d’intérieur, entrepreneuse artisan glacier, coordinatrice artistique, juriste ou gérant de fonds d’investissement. Le casting reflète bien davantage la diversité de la population française que les autres émissions évoquées, avec un grand nombre de personnes racisées. Certains sont des parents célibataires et la majorité semblent être réellement motivés par la quête de l’âme sœur plutôt que par le fait de passer à la télé (ou sur Netflix).
Ils semblent, du moins lors des premiers épisodes que 20 Minutes a pu visionner, faire preuve d’une maturité relationnelle les aidant à savoir avec quel genre de personnes ils souhaitent passer leur vie. Le montage donne à voir de brefs extraits de discussions sur la religion ou des questions pratiques telles que l’ouverture d’un compte commun mais élude la dimension politique – à peine entend-on un « Donc, tu es de gauche ? ». L’accent est mis sur les ressentis, les feelings fusionnels, les traumas passés et les promesses de soutien sans faille…
Et la téléréalité dans tout ça ?
Une fois sortis de leurs cocons, les couples sont donc conviés à se frotter à l’épreuve du quotidien. Les codes de la téléréalité reprennent alors leur place. Des tensions, voire des disputes ne tardent pas à apparaître. Certains « red flags », ces signaux laissant redouter des comportements toxiques au sein d’un couple, ne peuvent pas non plus rester cachés plus longtemps. Le public qui a suivi les autres versions de « Love Is Blind » devrait trouver son compte dans cette adaptation française. Et pour les autres, qui découvriront le concept à cette occasion, le suspense de la fin de l’épisode 4 pourrait s’avérer séduisant – à moins qu’ils ne se lassent avant.
Nos articles sur la télévisionQuid du couple à l’animation ?
Difficile en revanche de porter un jugement sur le couple Teddy Riner et Luthna Plocus à l’animation tant ils apparaissent peu à l’écran lors des premiers épisodes que nous avons pu voir. Il émane d’eux de bonnes ondes et une énergie douce et sympathique capable de mettre à l’aise les candidats et candidates, mais il faudra attendre de voir les épisodes suivants pour se faire un avis définitif.