Depuis plusieurs mois, Ousmane Dembélé fait parler de lui concernant le Ballon d’Or. Le Français est le grand favori de cette édition 2025 avec Lamine Yamal. Mais ces derniers jours, ce sujet a été éclipsé par une vaste polémique. En effet, le joueur du PSG s’est blessé face à l’Ukraine alors qu’il était en équipe de France. Il souffre d’une lésion sévère de l’ischio-jambier droit. Il devrait manquer au moins six semaines de compétition. Son coéquipier, Désiré Doué, sera, lui, absent durant quatre semaines en raison d’une lésion au mollet droit. Deux mauvaises nouvelles pour le Paris Saint-Germain, qui devra donc faire sans ses deux joueurs durant un petit moment.
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Ils manqueront notamment la reprise en Ligue des Champions. Tout cela a agacé les pensionnaires du Parc des Princes, qui ont publié un communiqué de presse dans lequel ils pointent du doigt la responsabilité de la FFF. Après Didier Deschamps, Philippe Diallo, le boss de la 3F, a répondu hier aux Franciliens, par le biais d’une lettre envoyée à midi. Le contenu exact de celle-ci n’a pas été dévoilé. Mais hier soir, Le Figaro a expliqué que le président de la Fédération française de football a tenté de calmer le jeu tout en se montrant ferme. Il a notamment rappelé que la sélection nationale prime sur tout, même sur le club. Lundi, l’UNFP a également publié un communiqué de presse après les blessures des deux Parisiens.
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L’UNFP soutient Dembélé et Doué
« Il convient donc tous ensemble de mettre en place au plus vite de nouvelles règles […] pour réussir malgré tout à protéger les joueurs. Nous demandons à l’État d’intervenir puisqu’il est impossible, malgré de nombreuses communications, actions et dépôts de plainte, de faire entendre raison à la FIFA», a notamment expliqué David Terrier, le président du syndicat des footballeurs professionnels en France. Ce mardi, il en a remis une couche plus longuement lors d’un entretien accordé à Ouest-France. Il a d’abord évoqué les polémiques liées aux blessures de Dembélé et Doué, auxquelles l’UNFP a réagi.
«Oui, mais ça n’est pas lié qu’à ces deux blessures. Actuellement, il y a une problématique qui est posée par le Paris Saint-Germain. C’est le protocole médical. Et là, moi, je ne suis pas compétent. Je ne sais pas ce qui a été fait et dit. Mais nous, factuellement, on a rebondi dessus parce qu’on dénonce depuis trois ou quatre ans la surcharge des calendriers au niveau international. Et cela va forcément impacter les championnats domestiques, car les top players jouent de plus en plus, pour des raisons économiques. Et inversement, les clubs « moyens », eux, jouent de moins en moins et les salaires baissent.»
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Le syndicat attaque la FIFA
Après avoir rappelé que l’objectif de l’UNFP est de protéger la santé physique et mentale de joueurs de plus en plus sollicités, il a attaqué de plein fouet la FIFA, qui ne prend pas forcément en compte les demandes des footballeurs. Cet été 2025, l’instance dirigeante du football mondial a organisé la Coupe du Monde des Clubs, qui a étiré encore un peu plus la saison. Certains joueurs ont eu finalement très peu de temps pour s’en remettre et ont dû enchaîner, notamment ceux du PSG qui n’ont eu qu’un mois entre la finale du Mondial des Clubs et la Supercoupe d’Europe face à Tottenham. La FIFA est clairement responsable pour David Terrier et l’UNFP.
«On attaque la FIFA parce que c’est elle qui a la main sur le calendrier international. Elle fait voter toutes les compétitions parce que tous les présidents de confédération sont aussi vice-présidents de la FIFA. Le fait d’attaquer la FIFA, c’est donc attaquer tout le monde, l’ensemble de l’industrie du foot. Ces compétitions existent et se sont développées, car les fédérations ne s’y sont pas opposées. Et les clubs qui ont participé à la Coupe du Monde des clubs ont été très heureux de l’avoir fait. Maintenant, la question est de savoir comment on peut protéger les joueurs. Certains disent que dans ces conditions, ils ne sont plus capables de jouer de façon optimale et de proposer le spectacle attendu par le public, qui paie sa place ou son abonnement télé. Et où on rejoint la demande du PSG, c’est qu’on demande des protocoles qui protègent davantage les acteurs du foot. Cela peut être médical, mais aussi avec des temps de repos.»
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Des cadences infernales
Il poursuit : «avec a minima trois semaines totalement off entre deux championnats, et une autre semaine complète de coupure au milieu de la saison. Et à partir de là, les joueurs seront vraiment en capacité de se donner à 100 %. Aujourd’hui, un joueur qui se plaint de trop jouer n’est pas audible, car il gagne beaucoup d’argent. Mais à partir de quel montant ? Et ce sont quand même les joueurs qui génèrent une économie. Si on leur propose de tels salaires, c’est qu’il y a un intérêt économique pour les clubs. Les clubs et les joueurs sont devenus des marques.» Le boss de l’UNFP, qui a rappelé que le syndicat des joueurs pros avait fait en sorte que l’État français respecte la charte sociale européenne, a évoqué aussi le fait que les clubs rechignent de plus en plus à envoyer leurs joueurs en sélection pour éviter les blessures. Mais il a précisé que défendre les couleurs de son pays n’est pas une option, mais une obligation.
Une façon de dire aux clubs qu’ils doivent jouer le jeu et ne pas bloquer un joueur. Il a pris ensuite l’exemple de Didier Deschamps, qui veut avancer main dans la main avec le PSG. «Oui, bien sûr. Il a raison. Mais en contrepartie, les joueurs qu’il sélectionne, en général, jouent la Ligue des champions. Et le nouveau format a rajouté des matches. Donc, pour les top players, il n’y a pas moins de matches. En revanche, un joueur qui évolue dans un club « moyen » et qui se fait éliminer au premier tour de la Coupe de France ne disputera donc qu’environ 35 matches dans une année à 52 semaines. C’est un peu « gruyère », par rapport aux internationaux qui feront 60 ou 70 matches». Enfin, il a évoqué une possible grève, qui fait son chemin chez certains. «Déjà, est-ce que les 10 % des joueurs qui jouent le plus seraient prêts à se mobiliser ? Je n’en suis pas certain… Et seraient-ils cohérents vis-à-vis du grand public au vu de leur salaire ? Il y a d’autres moyens de se mobiliser, par la parole notamment, comme l’ont fait De Bruyne, Rodri, et en France Mbappé, Koundé…» Affaire à suivre donc…
Pub. le 09/09/2025 11:08
– MAJ le 09/09/2025 12:31