Titre : Les découvertes vertes d’Anna Zavatian
Auteur : Vincent Cuvellier
Illustratrice : Charline Collette
Éditeur : Hélium
Date de parution : 10 septembre 2025
Genre : Roman jeunesse

Avec Les découvertes vertes d’Anna Zavatian, Vincent Cuvellier signe un roman jeunesse très drôle et sensible. Destiné aux enfants à partir de 9 ans, il embarque les lecteurs dans l’univers singulier d’Anna, une fillette de 8 ans au tempérament calme, curieux et solitaire, qui n’est pas sans évoquer la célèbre Mathilda de Roald Dahl.

Une disparition mystérieuse

Anna vit seule avec sa mère depuis la disparition inexpliquée de son père. Déscolarisée par sa mère qui se replie sur elle-même, Anna trompe sa solitude en consignant ses observations quotidiennes dans un « carnet de découvertes », qu’elle emporte partout avec elle. Curieuse insatiable, elle est passionnée par les sciences naturelles et tient son goût pour l’étude de son père disparu, un grand savant, expert « en tout ».

Les notes prises par Anna dans son carnet sont intégrées au roman avec une police verte, ce qui crée un joli effet, en harmonie avec les illustrations en bichromie noir/vert. Chacun des 29 chapitres contient en effet une illustration de pleine page, dont la simplicité et le réalisme contrastent quelque peu avec l’imaginaire foisonnant du récit tout en rythmant agréablement la lecture.

Un jour, Anna décide de fuguer pour partir à la recherche de son père. Elle ne se doute pas que sa nouvelle amie Marionnette, une cancre intrépide au caractère bien trempé, s’apprête à lui emboîter le pas. Chacune de leur côté, elles entament un périple aussi farfelu qu’enchanteur, jalonné de rencontres inattendues. Elles croiseront ainsi une « dame-jeune-fille », un libraire amoureux, une forêt mouvante, et même une « usine de trous ».

Une ode à l’amitié et à la curiosité

Les découvertes vertes d’Anna Zavatian explore des thèmes profonds avec une légèreté bienvenue. Le roman pointe la faillite des adultes, souvent englués dans leurs propres problèmes au point d’oublier les besoins essentiels des enfants. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui, à travers leur audace et leur sincérité, parviennent à mettre les adultes devant leurs responsabilités. L’amitié entre Anna et Marionnette devient au fil des pages un véritable moteur, les aidant à surmonter les obstacles.

La narration, portée par une petite voix mystérieuse (qui n’est pas Anna, mais qui lui ressemble étrangement), apporte une touche d’innocence, souvent drôle et fantasque. Le ton oscille entre naïveté et poésie, avec une pointe d’absurde parfaitement dosée. L’humour loufoque, les péripéties rocambolesques, et la porosité entre réel et imaginaire confèrent au roman une atmosphère d’émerveillement permanent.