Des têtes de cochon ont été découvertes mardi matin devant au moins neuf mosquées de l’agglomération parisienne et de la capitale, a annoncé le préfet de police de Paris, Laurent Nunez. Il dénonce « des actes abjects ».

Ces têtes ont notamment été trouvées devant quatre lieux de culte à Paris (dans les 15e, 18e et 20e arrondissements), à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et dans les Hauts-de-Seine, à Montrouge et Malakoff. « Une enquête a immédiatement été ouverte », a ajouté le préfet de police, assurant que « tout [était] mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ces actes abjects ».

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« Tout mon soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées touchées par ces provocations insupportables. S’en prendre à des lieux de culte est d’une lâcheté insondable », a affirmé de son côté le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le porc est considéré comme un animal impur dans la religion musulmane, et la présence de ces têtes marque la volonté manifeste de profaner des lieux de culte.

Selon BFMTV, un homme de type caucasien aurait été filmé par des caméras de vidéosurveillance, en train de déposer une tête de cochon devant l’une des mosquées. « La République, c’est la laïcité. Mais la laïcité, c’est précisément les conditions d’une liberté pour que chacun puisse exercer le culte […] J’entends que nos compatriotes musulmans puissent exercer leur foi dans la sérénité », a poursuivi le ministre de l’Intérieur.

Selon Le Figaro, qui cite « une source policière », l’inscription « Macron », peinte en bleue, aurait été inscrite sur l’une des têtes.

« On ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes […] dont il a été avéré que c’étaient des actions d’ingérence étrangère », précise Laurent Nuñez. Il appelle à rester « très prudent ». Le préfet de police de Paris évoque certainement, sans les nommer, les cercueils déposés au pied de la tour Eiffel et les mains rouges peintes au pochoir sur le mur des Justes en 2024, deux affaires sur lesquelles plane l’ombre russe.

Sans attendre les résultats de l’enquête, de nombreuses personnalités ont condamné ces actes racistes sur les réseaux sociaux. Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz a dénoncé « une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane ». Il appelle « à une prise de conscience et à une solidarité nationale contre cette trajectoire de péril ».

Notre dossier sur l’islamophobie

Jean-Luc Mélenchon a accusé le ministre de l’Intérieur de « chauffer à blanc » l’islamophobie en France. « Chauffée à blanc par le soutien à Netanyahou et les saillies du ministre de l’Intérieur et de son entourage préfectoral, l’islamophobie se déchaîne en France », s’insurge le fondateur de La France insoumise. Il reproche notamment au ministre de l’Intérieur d’avoir lancé « à bas le voile » lors d’un rassemblement contre l’islamisme en mars à Paris.