C’est désormais officiel : François Bayrou a donné sa démission à Emmanuel Macron, après que les députés ont voté contre la confiance au gouvernement. Un énième Premier ministre qui claque la porte de Matignon. « Ça va encore coûter cher au contribuable en indemnités retraites et tous les avantages », avancent des internautes.
Lors de l’une de ces nombreuses interviews données dans ses derniers jours de mandat, celui qui est aussi maire de Pau a pourtant nié qu’il partirait avec les poches pleines. A la question posée sur Brut : « Est-ce que vous renoncerez à tous vos avantages en tant qu’ancien Premier ministre ? », François Bayrou a affirmé : « Je n’en ai aucun. »
🔴 François @bayrou sur Brut. :
« Le jour où je suis devenu Premier ministre, j’ai renoncé à toutes les indemnités d’élu local qui étaient les miennes. Donc je n’aurai aucun avantage, peut-être que j’aurai droit à un garde du corps. » pic.twitter.com/arOzvzeb4P— Brut FR (@brutofficiel) September 7, 2025
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« Il n’y a pas de retraites de Premier ministre et de ministre, contrairement à ce que tout le monde croit, on avait le droit autrefois à un secrétariat, je ne prendrais pas de secrétariat », a-t-il détaillé sur Brut. « Le jour où je suis devenu Premier ministre, j’ai renoncé à toutes les indemnités d’élu local qui étaient les miennes. Peut-être que j’aurais le droit à un garde du corps. »
FAKE OFF
Uniquement un garde du corps vraiment ? Tout d’abord, François Bayrou dit la vérité lorsqu’il affirme qu’il n’existe pas de retraite pour les postes de Premier ministre et de ministre. Toutefois rares sont les personnes qui ont occupé ces postes sans avoir été ni député, ni sénateur, ni élu local, qui sont tous des postes qui bénéficient d’une retraite.
Et justement celui qui est désormais ancien Premier ministre est toujours le maire de la ville de Pau, poste qu’il occupe depuis 2014. On ne s’inquiète donc pas pour le jour où François Bayrou aura décidé de tirer sa révérence politique.
Pas d’indemnités, pas de chauffeur, pas de secrétariat…
En théorie, il aurait également pu recevoir une indemnité de départ à hauteur de trois fois le traitement mensuel qu’il touchait durant son mandat. Sachant qu’il touchait 16.038 euros brut par mois, il pourrait bénéficier de la coquette somme d’environ 48.100 euros à son départ. Mais une condition vient entraver cela : le bénéficiaire ne doit pas reprendre d’activité rémunérée dans les trois mois suivant son départ.
Il avait renoncé à ses indemnités de maire en parallèle de ce poste à Matignon, mais il y a fort à parier qu’il va désormais récupérer ces indemnités et donc ce poste rémunéré, l’empêchant de percevoir cette jolie somme.
Encore en raison de son mandat de maire, François Bayrou ne pourra pas bénéficier d’un véhicule de fonction avec chauffeur. Les anciens Premiers ministres peuvent y recourir sans limite de temps, mais uniquement à condition de n’avoir aucun autre mandat d’élu et de ne pas appartenir à la Fonction publique.
Concernant le secrétariat particulier dont il a parlé, cela existe toujours. Toutefois, François Bayrou ne peut pas en bénéficier puisqu’il a aujourd’hui 74 ans. Le décret qui fixe les avantages dont peuvent profiter les ex-Premiers ministres détaille que cet avantage peut d’étendre jusqu’à dix ans après le départ de Matignon, mais au plus tard jusqu’à l’âge de 67 ans.
Une protection qui coûte cher à l’Etat
Et enfin concernant le garde du corps qu’il estime être son seul avantage à l’issue de ce mandat, il pourra bel et bien en bénéficier « si le ministère de l’Intérieur l’estime nécessaire ». Globalement, c’est une mesure toujours appliquée pour les anciens Premiers ministres, et parfois pour certains ministres.
Au total, les anciens Premiers ministres coûtent donc au moins 4,5 millions d’euros à l’État par année. Un montant qui grimpe rapidement notamment à cause du coût de la protection policière qui augmente tout comme son nombre de bénéficiaires, lié à l’instabilité politique que l’on connaît ces dernières années.