Après 32 ans d’enquête, c’est une étape décisive dans l’affaire Marinescu : le parquet de Grenoble demande le renvoi de Marian Marinescu devant la cour d’assises de l’Isère pour meurtre avec préméditation sur sa femme et pour homicide volontaire précédé d’un viol sur sa fille, en janvier 1993.
Le 7 janvier 1993, Michèle Chabert, épouse Marinescu et sa fille sont retrouvées mortes égorgées dans leur chambre à Sassenage, près de Grenoble. 32 ans après, le procureur de la République de Grenoble vient de demander le renvoi du principal suspect, Marian Marinescu, devant la cour d’Assises de l’Isère pour meurtre avec préméditation de sa femme et pour homicide volontaire précédé d’un viol sur sa fille, âgée de 13 ans au moment des faits.
Assassinat de sa femme, meurtre précédé d’un viol sur sa fille
L’affaire Marinescu est le dossier le plus ancien instruit à Grenoble, l’enquête ne s’est jamais arrêtée depuis janvier 1993. Elle montre notamment qu’il n’y a pas eu de traces de lutte ou de tentative de fuite dans la maison familiale ce qui conduit Étienne Manteaux, le procureur, à penser que c’est « forcément un proche » qui a pu s’introduire dans les chambres. Il retient aussi des éléments de l’expertise psychologique : elle souligne la psychorigidité de Marian Marinescu ainsi que sa volonté de contrôler et dominer l’autre. Ce sont principalement ces éléments qui amènent le parquet à demander le renvoi du principal suspect devant les assises.
Cela sera maintenant au juge d’instruction de trancher en faveur d’un procès ou d’un non-lieu dans cette affaire, d’ici quelques semaines, mais pour Hervé Gerbi, l’avocat de la sœur de Michèle Chabert, qui s’est constituée partie civile, les réquisitions définitives du procureur de la République sont une étape de plus dans la « recherche de vérité » de sa cliente. « Bien évidemment que nous souhaitons ce procès, il y a suffisamment d’indices graves, précis, concordants pour renvoyer et pour discuter de façon nette, forte, la question de la culpabilité pour nous de Marian Marinescu. »
Le suspect sous contrôle judiciaire
Le suspect, âgé aujourd’hui de 77 ans, est désormais sous contrôle judiciaire. Il avait été placé en détention préventive en 2021 au moment de sa mise en examen suite à la découverte de traces de son sperme sur un pantalon de sa fille, rendue possible grâce à des progrès technologiques, puis avait été assigné à résidence sous bracelet électronique en 2024.
Marian Marinescu nie les faits en s’appuyant notamment sur un voyage dans son pays natal, la Roumanie, entre le 24 janvier 1992 et le 9 janvier 1993. Longtemps admis, cet alibi a finalement été remis en question par les enquêteurs qui estiment désormais que le suspect a pu faire un aller-retour entre la France et la Roumanie au moment des faits.
À lire aussi
À lire aussi