Le lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, plus de 200 étudiants et personnels de Paris 1 se sont réunis en Assemblée générale au centre Panthéon pour préparer la journée de grèves et mobilisations nationales du 10 septembre. Alors que les cours ne commencent que la semaine du 15 à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les étudiants entrent déjà dans la mobilisation aux côtés des travailleurs pour s’opposer à Macron, l’austérité et la militarisation.

 

Pendant l’assemblée, les centaines d’étudiants et travailleurs ont exprimé et partagé leur volonté de s’affronter aux politiques réactionnaires des gouvernements successifs. Comme l’explique Cassandra, militante au Poing Levé en début d’AG : « La rentrée à Paris 1 n’est qu’un avant-goût de l’année sous un budget de misère, c’est le symptôme d’un gouvernement qui priorise la planification de la guerre à nos conditions d’études. Ils font des millions d’obus alors qu’on est 85 000 sans nouvelles de nos bourses, et ils se gavent sur ce commerce de la mort ! ».

 

Alors qu’un bateau de la Flottille de la Liberté Mondiale a été attaqué par Israël dans la nuit, plusieurs interventions ont exprimé la solidarité des étudiants avec les militants de la Flottille : « On doit suivre l’initiative des dockers de Gênes et des étudiants de Naples qui ont annoncé se mettre en grève et prendre les rues si la flottille était interceptée ! » Et une autre étudiante rebondit en revendiquant « l’arrêt des partenariats avec les entreprises complices du génocide, des coupes budgétaires qui servent à mettre nos savoirs et nos travaux au service des entreprises privées et de l’armement, mais aussi l’arrêt de la sélection. Pour obtenir ces revendications, il faut qu’on s’affronte à l’État et qu’on bloque l’économie. En tant qu’étudiants, on peut apporter notre force aux grévistes en allant sur les piquets de grève ! »

La grève est dans toutes les têtes et apparaît à la majorité des étudiants comme le meilleur moyen pour bloquer l’économie et créer un véritable rapport de forces. Un étudiant rappelle les expériences des mobilisations passées : « En 2023 et en 2019, en 2018, ils ont réprimé violemment les grèves parce que c’est ça qui leur fait peur, c’est pour ça qu’ils prévoient 80 000 policiers pour la mobilisation de demain. »

 

Pierre, militant au Poing Levé, appelle de son côté l’AG à soutenir les travailleurs de la santé en grève le 10 septembre : « Non seulement l’État fait l’austérité dans l’éducation et essaye de mettre au front la jeunesse avec les réformes de la JDC et du SNU, le Ministère de la Santé affirme aussi que “les hôpitaux doivent se tenir prêts à accueillir des milliers de blessés en cas de conflit armé en Europe” ». Le mercredi matin, les soignants de l’hôpital Tenon seront en grève, et organisent leurs piquets pour les soutenir dès 10h. Il faut que les délégations étudiantes soient massives sur les piquets, car « face à une politique nationale austéritaire, la seule manière d’y faire face est par la convergence des luttes par en bas entre travailleurs et étudiants », insiste-t-il.

 

Les piquets de grève des transports ont également été présentés comme point central de la journée du 10 septembre. L’assemblée donne rendez-vous au piquet de grève des travailleurs de la SNCF au technicentre de Châtillon à 10h, mais d’autres étudiants ont aussi appelé à appuyer les grévistes des dépôts de bus de Lagny et Belliard dès 5h30 pour soutenir leur force de blocage de l’économie.

 

Enfin, les étudiants et personnels de Paris 1 ont applaudi le rendez-vous parisien à Gare du Nord pour l’Assemblée Générale interprofessionnelle appelée par les grévistes SNCF à 11h pour manifester ensemble contre Macron, l’austérité, la militarisation, et pour l’arrêt du génocide en Palestine. Et pour ne pas arrêter le mouvement au 10, toutes les universités d’Île-de-France sont invitées à se rassembler demain à 17h place de la Sorbonne, afin de se coordonner pour jouer un rôle dans l’avenir de la mobilisation.