Faits divers

L’avocat de la famille a annoncé son intention de porter plainte « pour poursuivre les responsables » de la mort d’Abdelkader D., qu’il décrit comme un « homme simple » et non « une menace ». Le 2 septembre, il avait été impliqué dans une attaque au couteau à Marseille, blessant cinq personnes.

Publié le 9 septembre 2025 à 22h40

La famille de l'assaillant à Marseille porte plainte contre la police © Thomas Hubert/SIPA

La famille de l’assaillant à Marseille porte plainte contre la police © Thomas Hubert/SIPA

Depuis plusieurs jours, la famille d’Abdelkader D., Tunisien de 35 ans ayant poignardé et blessé cinq personnes à Marseille le 2 septembre, accuse les autorités françaises et estime dans des médias locaux que son « meurtre » est « non justifié » comme l’explique Le Figaro.

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Les versions tunisienne et française sont diamétralement opposées : d’après le procureur de Marseille, Nicolas Bessonne, l’assaillant, qui avait entamé un « périple criminel », était connu pour « sa violence et ses problèmes d’addiction à la fois à la cocaïne et à l’alcool ». Il avait notamment été condamné à La Rochelle pour des violences avec arme commises en 2023 sur un neveu. Fin juin, il avait été placé en garde à vue après un incident dans une mosquée de Sète, où il « avait pris la parole en sous-entendant que le pays était gouverné par des juifs et des sionistes », des propos pour lesquels il devait être prochainement jugé.

« Meurtre non justifié et prémédité »

Selon l’avocat de la famille, Me Mounir Ben Salha, Abdelkader D. était un « homme simple » et ne représentait « pas une menace », a-t-il écrit sur Facebook, précisant qu’il s’était rendu à Marseille pour déposer plainte afin de « poursuivre les responsables » de sa mort. Il va plus loin en demandant une « enquête urgente », estimant que ce « crime » de « haine » constitue une « couverture : il suffit que l’agresseur soit arabe ou musulman pour que son corps devienne une cible », peut-on lire ce lundi 8 août. Il interroge également : « Où étaient les gaz lacrymogènes ? Le taser ? »

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Selon le site d’actualité tunisien Webdo, qui relaie les propos de l’avocat, « la victime se trouvait dans un état de grande agitation (…) La police française avait le devoir de le protéger au lieu de l’exposer à un danger mortel ». Me Ben Salha a également qualifié le « meurtre » de « non justifié et prémédité » et affirmé que « la diaspora tunisienne fait face aujourd’hui à une campagne de stigmatisation et de racisme enracinée dans des mentalités anciennes ».

« Une violation flagrante des obligations de la France »

Dans un communiqué, la Ligue tunisienne des droits de l’homme a relayé les accusations de l’avocat, estimant que le « crime odieux commis par des agents de la police française contre le citoyen tunisien Abdelkader D. (est) une violation flagrante des obligations de la France en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme ».

Elle désigne l’assaillant comme un « martyr » et appelle les « autorités tunisiennes à assumer pleinement leurs responsabilités dans la protection de ses citoyens à l’étranger ». Mercredi 3 septembre, la Tunisie avait déjà officiellement qualifié la neutralisation de l’assaillant de « meurtre injustifié » et exprimé sa « vive protestation ».