CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique n°124 du lundi 8 septembre 2025, retour sur un courrier de l’élue grenobloise Lucille Lheureux.
« Aujourd’hui, nous allons parler d’un courrier qui a suscité un certain émoi. En l’occurrence un courrier que l’élue grenobloise Lucille Lheureux a adressé aux instances de son parti Les Écologistes. Et ceci pour se plaindre de pressions dans le cadre de la désignation de la future tête de liste aux municipales pour la majorité grenobloise sortante.
Quatre candidats à la candidature sont en effet en lice. Trois élus de Grenoble – le communiste Nicolas Beron Perez et les écologistes Margot Belair et Lucille Lheureux – ainsi qu’une nouvelle venue en politique, la cheffe d’entreprise Laurence Ruffin.
Un courrier qui vise le maire de Grenoble
Et Lucille Lheureux vise clairement le maire de Grenoble. L’élue affirme dans son courrier, qui a fuité dans les colonnes du Dauphiné libéré, qu’Éric Piolle lui aurait demandé de retirer sa candidature. Une demande formulée lors d’un entretien individuel, puis dans une lettre manuscrite dont elle juge que « le ton, la date de remise, la teneur et la fonction de l’émetteur relèvent de l’intimidation ». Des affirmations qu’Éric Piolle n’a pas souhaité commenter.
Rappelons que Lucille Lheureux est une fidèle parmi les fidèles d’Éric Piolle. L’élue compte parmi les “historiques” de l’équipe Piolle. Elle figurait sur sa liste en 2014 puis en 2020 et a toujours exercé des fonctions d’adjointe.
Il n’est pas un secret que Laurence Ruffin a la préférence d’Éric Piolle mais, au regard de ses états de service, on peut comprendre que Lucille Lheureux affiche une certaine rancœur. L’élue évoque même des pratiques « patriarcales, sexistes et classistes ». Si cette dernière assure, dans un entretien accordé au quotidien, ne pas s’attaquer à la « personne » d’Éric Piolle, c’est pourtant bien le cas.
Le principe du dauphin, à savoir qu’un élu désigne son propre successeur, est vieux comme le monde. Mais, en démocratie, ce n’est pas une prérogative institutionnelle. Autrement dit, si Éric Piolle a demandé à Lucille Lheureux de se retirer, c’est forcément à titre personnel, et non en tant que maire de Grenoble.
La vie politique grenobloise et ses remous
Reste que Lucille Lheureux ne découvre pas le monde de la politique. D’autant qu’elle a assisté à la terrible disgrâce d’Enzo Lesourt. Cet artisan de la victoire d’Éric Piolle en 2014, avait été son conseiller intime tout le long du premier mandat, avant de finir par être déclaré persona non grata en 2020.
Lucille Lheureux a également vu comment sept élus de sa majorité ont été exclus, officiellement pour avoir exprimé des réserves sur la hausse de la taxe foncière. Peu de temps avant, c’est un autre élu, Lionel Picollet, qui avait claqué la porte de la majorité grenobloise en dénonçant des « pratiques autoritaires ».
Et nous pourrions citer encore l’arrêt par la Ville de Grenoble de sa convention avec la MJC Prémol, véritable mise à mort de l’association, peut-être coupable d’avoir trop critiqué le retrait de la gestion de son théâtre au profit des Arts du récit. Une décision chapeautée par Lucille Lheureux, en tant qu’adjointe aux Cultures.
Quoi qu’il en soit, l’amertume qu’exprime désormais publiquement cet ex-fervente partisane du maire nous permet à nouveau de constater que la politique n’a décidément rien d’un long fleuve tranquille. »
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Chronique RCF 124 : Retour sur un courrier de Lucille Lheureux
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