Les épiceries de nuit marseillaises restent dans le viseur de la préfecture. La préfecture annonce un nouvel arrêté de fermeture entre 22h et 6h du matin et entre minuit et 6h du matin, le vendredi et le samedi. Il entrera en vigueur le 22 avril pour une durée allant jusqu’au 30 juin, inclus. Les mêmes secteurs sont concernés, à savoir les épiceries de nuit situées sur les places et le long des grands axes des 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements.
La préfecture justifie cette décision par « l’effet sur la tranquillité publique » après un mois de fermeture. Elle indique « moins de signalement, moins d’appels 17 dans les secteurs concernés ». Depuis le 21 mars, 35 ouvertures illicites ont été constatées par les forces de l’ordre.
Les épiceries de nuit fermées depuis le 21 mars dans le centre-ville
L’ancien préfet de police, Pierre-Edouard-Colliex, avait pris un arrêté pour contraindre les commerçants à fermer leurs établissements entre 22 heures et 6 heures du matin, à partir du 21 mars. Une annonce révélée par « La Provence » le 24 février. En cause : les troubles à l’ordre public générés par ces commerces : nuisances sonores, tapages nocturnes…
« Ce n’est pas en vendant des biscottes et des yaourts que l’on fait tourner un commerce. C’est ce que l’on constate un certain nombre de fois, c’est en vendant aussi des cigarettes, que ces épiceries de nuit n’ont pas le droit de vendre, de l’alcool, dont la vente est interdite la nuit, voire en vendant autre chose, soit en étant un moyen de blanchiment. Notre objectif à très court terme est d’augmenter le nombre de fermetures », nous avait déclaré Pierre-Edouard-Colliex en décembre.
Les commerçants vent debout
L’annonce a rapidement fait réagir du côté des épiciers de nuit. Dès le premier jour, les commerçants ont partagé leurs inquiétudes : « On nous enlève le pain de la bouche », s’inquiétait l’un d’eux dans nos colonnes. Ils ont également interpellé la mairie pour demander à revenir sur cet arrêté qui les contraint à la fermeture.
Jeudi 3 avril, une quinzaine d’entre eux était réunie sous les fenêtres de la mairie de Marseille pour une manifestation. Ils ont notamment appelé « au secours » le maire, Benoît Payan. Moins d’une semaine plus tard, les épiciers de nuit ont de nouveau manifesté, empruntant un parcours reliant la mairie des 2e-3e arrondissements et l’hôtel de ville.