Publié le
10 sept. 2025 à 6h30
C’est une cathédrale de béton qui se dresse boulevard de Charonne, dans le 11e arrondissement. Dans ses travées résonne le bruit des marteau-piqueurs, ce mardi 9 septembre 2025, mais dans quelques mois c’est une autre mélodie qui devrait faire vibrer l’ancien transformateur électrique. L’écrin industriel va devenir, début 2026, le coeur battant de la musique à Paris. Bureaux de Sony – selon les informations de CFNews Immo, studios d’enregistrement, commerces… Visite du chantier de « MurMure » aux côtés du chef de projet, Jean-Marie Hellier.
Un puit de lumière naturelle
Feu l’ancien spot d’urbex aux murs recouverts de graffitis. Désormais sablées, les cloisons sont impeccablement grises. Abandonné depuis une trentaine d’années, le « Poste Nation » a fait l’objet de vastes travaux débutés en novembre 2023. « La livraison du chantier est prévue en septembre », glisse le chef de groupe travaux du groupe Legendre. Une fois la commission de sécurité passée, le « preneur » entamera une nouvelle phase d’aménagement. L’ouverture de cette cité de la musique est attendue au début de l’année 2026. Mais avant que les professionnels du label ne prennent possession des lieux, quelques ajustements sont encore à réaliser.
« Ici, tout s’articule autour de la nef centrale que nous avons vitrée », décrit Jean-Marie Hellier. Le puit de lumière de 25 m de haut dessert six niveaux. Lauréat de la deuxième édition de « Réinventer Paris » dédiée au dessous de la capitale, l’enjeu était alors de créer un deuxième sous-sol. « C’est là qu’a résidé toute la difficulté du chantier. Il ne s’agissait pas d’une démolition totale mais d’un enchaînement de tâches, du maintien de travaux dans les étages tout en creusant à près de 9 m sous terre », relate le chef de groupe. Un vrai château de cartes de quelque 6 000 m².
Couverte par du béton, la nef a été vitrée pour créer un puit de lumière naturelle. (©MAM / actu Paris)Une salle d’enregistrement unique en France
Et c’est sous terre que se niche la pièce maîtresse du lieu : une salle d’enregistrement de 360 m² et de 8 m de haut. Unique en France, elle permettra d’accueillir un orchestre symphonique. « C’est une boîte dans une boîte, détaille Jean-Marie Hellier dont les paroles rebondissent sur les murs de la salle grise.
Pour la création d’un deuxième sous-sol, 10 000 m3 de terre ont été excavés. (©MAM / actu Paris)
« Le cube est placé sur une boîte à ressort anti vibration et au-dessus de nos têtes, 2 m de ‘méga poutres’ permettent de renforcer la structure et de nous épargner la présence de poteaux au milieu de la salle », résume le chef de groupe. Ainsi, la salle d’enregistrement n’a aucune liaison mécanique avec le reste de l’édifice, « l’objectif étant qu’aucune vibration ne soit transmise », précise notre interlocuteur. Une prouesse technique dans le cadre d’une réhabilitation.
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