Par

Mariane RIAUTE

Publié le

10 sept. 2025 à 7h24

Utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour traquer les fuites d’eau ? L’idée paraît surprenante et pourtant, il s’agit bien d’une démarche qu’ont entamée les élus de ce territoire situé au sud-est de Toulouse. Accompagnée d’un outil conçu par une start-up française, la communauté d’agglomération du Sicoval – qui regroupe 36 communes – souhaite améliorer la performance de son réseau d’eau potable et éviter les conséquentes pertes annuelles de cette ressource. En deux semaines, c’est la consommation annuelle en eau potable de 950 foyers qui aurait été économisée grâce à cette nouvelle technologie. On fait le point sur ce dispositif innovant et la façon dont il fonctionne.

Premier test : 12 fuites détectées

« En un temps record », 12 fuites ont été détectées, ce qui équivaut à une économie de plus 110 000 m³ d’eau à l’année, soit la consommation de 950 foyers. Voici le résultat, annoncé par le Sicoval, de sa coopération avec l’entreprise Leakmited qui a mis au point une technologie à base d’intelligence artificielle conçue pour accélérer la recherche des fuites d’eau.

Grâce à cette intervention, la collectivité parle même d’un montant de 90 000 € économisé en traitement et distribution d’eau potable.

1 million de m³ d’eau perdus chaque année

Si les premiers essais ont été concluants, l’enjeu est loin d’être gagné pour le territoire, puisque les fuites d’eau représentent un problème persistant au sein d’un réseau de plus de 1 000 km de canalisations qui desservent 43 000 foyers.

« Le rendement global est de 78 %, ce qui signifie qu’un million de m³ d’eau sont perdus chaque année avec les fuites », informe d’ailleurs la communauté d’agglomérations.

Économies réellement réalisées

À noter que la prestation est rémunérée au succès. C’est d’ailleurs ce qui a décidé Pierre Lattard, vice-président délégué au Sicoval : « En tant qu’élu, j’ai été convaincu par la pertinence de cette approche technologique qui ne représentait aucun risque financier pour la collectivité : la rémunération est fondée sur les économies réellement réalisées. Cette démarche nous a permis de décider rapidement des recherches de fuites sur une première zone test. »

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Le Sicoval mentionne vouloir éviter que les usagers se retrouvent avec des factures alourdies dues à un réseau déficient. Mais pas seulement : « Face aux effets du changement climatique, la préservation de la ressource en eau devient un impératif. »

Et comment ça fonctionne ?

Qui de mieux que les concepteurs de cet outil pour l’expliquer ? « Là où les réseaux de canalisation se définissent habituellement au travers de trois ou quatre variables basiques, nous en ajoutons une centaine (nature du sol, température, etc.), qui vient ainsi affiner la base de données, détaille Hubert Baya Toda, directeur général de Leakmited. Cela permet de resserrer le champ d’investigation et de détecter plus rapidement les zones susceptibles de générer des fuites. »

Une réussite observée par Stéphane Jakubiak, directeur général adjoint du Sicoval en patrimoine et services urbains : « L’IA a permis d’optimiser l’efficacité de la recherche de fuites en déterminant les portions du réseau où il y avait le plus de potentiel de fuites. » Ce projet est d’ailleurs mené en partenariat avec Réseau 31 qui a assuré la réparation immédiate des fuites détectées.

Ce n’est pas tout ! La communauté d’agglomérations envisage également de l’utiliser pour du prédictif : l’objectif étant alors d’identifier les canalisations vétustes pour prioriser les travaux de renouvellement.

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