Par

Julien Sournies

Publié le

10 sept. 2025 à 6h22

À la mi-août, la crainte était plus que palpable chez la cinquantaine de salariés de Novasco, à Saint-Étienne (Loire). « Nous sommes forcément très inquiets pour notre boulot. On se pose beaucoup de questions quant à notre avenir », déplorait alors Loïc Devis, secrétaire CFDT du CSE Novasco Le Marais, juste après l’annonce de la mise en redressement judiciaire du groupe spécialisé dans la production d’aciers spéciaux par le tribunal de Strasbourg.
Seulement, tandis que le tribunal se prononcera le 25 septembre prochain sur le sort de l’entreprise, les salariés du site stéphanois ont découvert, vendredi dernier, l’identité de plusieurs entreprises volontaires pour reprendre les rênes de Novasco.

Europlasma en pole position pour le site de Saint-Étienne

À ce jour, la piste la plus concrète émane du groupe français Europlasma, lequel s’intéresse notamment aux sites de Leffrinkoucke, Saint-Étienne et Custines. « On est soulagés qu’il y ait un repreneur, ça nous donne de l’espoir, car leur offre est vraiment complète. De plus, nous les connaissons plutôt bien puisqu’ils s’étaient déjà positionnés pour nous reprendre l’année passée, même s’ils se sont finalement rétractés », confie Loïc Devis auprès de la rédaction.

Autre élément de satisfaction : Europlasma, qui a récemment repris les Forges de Tarbes ou encore la Fonderie de Bretagne, se spécialise de plus en plus dans le secteur de l’armement. « C’est rassurant. S’ils viennent à nous confier des contrats, nous, on sera en mesure de produire pour eux et, de fait, ça pourra développer le site », estime le syndicaliste.

Cinq postes potentiellement non conservés

Malgré tout, quelques doutes demeurent chez les 38 employés stéphanois. Pour cause : en cas de reprise, Europlasma pourrait laisser cinq salariés sur le carreau.

Selon nos informations, une réunion entre les salariés et les dirigeants du groupe français est ainsi prévue courant de la semaine prochaine, « afin d’étudier plus en profondeur leur offre, mais surtout pour savoir pourquoi ils veulent supprimer cinq postes », insiste Loïc Devis.

On va tout mettre en œuvre pour les convaincre de conserver ces cinq emplois. Nous en avons besoin. On se battra pour eux.

Loïc Devis
Secrétaire CFDT du CSE Novasco Le Marais

D’autres candidats moins « concrets »

Outre Europlasma, le groupe ardennais Métal Blanc a par ailleurs formulé une offre. Si elle porte uniquement sur le site de Leffrinkoucke, le repreneur pourrait l’élargir à l’ensemble des quatre sites si un délai supplémentaire lui est accordé.

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« Leur intérêt nous rassure, mais si le tribunal refuse d’accorder ce fameux délai, leur offre ne tient pas malheureusement. Ils ne comptent pas reprendre les sites avant la fin de l’année, c’est trop tard », regrette Loïc Devis.

Hormis ces deux offres de reprise, une lettre ouverte d’intention, c’est-à-dire des manifestations d’intérêt pouvant déboucher sur une offre, a également été transmise à Saint-Étienne par le groupe industriel lyonnais ACI, où une offre concrète pourrait être formulée au cours des prochains.

« C’est Europlasma ou rien »

Mais pour les salariés du site stéphanois, « c’est Europlasma ou rien. C’est la seule entreprise qui a fait une véritable offre à l’heure actuelle et le temps presse », poursuit le syndicaliste.

En tout cas, même si Novasco est en redressement judiciaire pour la quatrième fois depuis 2014, les salariés du Marais ne perdent pas espoir et « tout le monde fait de son mieux » en attendant la décision du tribunal de Strasbourg, laquelle sera rendue dans tout juste deux semaines.

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