Ce sont les militants de la CGT que nous avons croisé les premiers sur le terrain, ce mercredi 10 septembre. Ils sont une centaine rassemblée près de l’aéroport de Nantes depuis 4 h du matin. « Les gens réclament un changement politique, on doit l’accompagner », explique un manifestant au cours de la distribution de tracts dans une circulation encore filtrée à cette heure.
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« Je ne crois pas que la réponse de Macron avec la nomination de Lecornu comme Premier ministre réponde à l’urgence de la situation », soupire Jimmy Ballet (CGT Airbus).
« Un trop-plein pour moi, un ras-le-bol »
Il n’y a pas seulement des chasubles rouges de la CGT. Benjamin n’est pas syndiqué et travaille dans les secours et le risque incendie à l’aéroport : « C’est un trop-plein pour moi. Un ras-le-bol. Le système ne fonctionne plus. J’étais pendant dix ans ambulancier au CHU de Nantes. On critique les urgences encombrées, mais je trouve qu’on ne prend pas les bonnes décisions pour les désengorger, les médecins de ville ne prennent pas leur part. Je parle de ça comme d’un système à revoir. Je gagne 1 900 € environ et je suis plutôt bien payé dans mon domaine. Alors que je fais deux week-ends par mois et je travaille de nuit la moitié du temps. C’est usant. »
Fabienne, cheminote quinquagénaire. « Les manifs ne servent à rien, ça ne change pas le monde, mais je suis là quand même. J’ai besoin de partager ces moments. Ce qui m’anime particulièrement, c’est que pour être bien, j’ai besoin de sentir que mon prochain vit bien. Aujourd’hui ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup de souffrance en France et de pauvreté »
Nos journalistes sur le terrain constatent que de premiers rassemblements se forment depuis 6, à Nantes.