l’essentiel
Jean-Christophe Maurette, président du Stade Toulousain Tennis Padel, veut clarifier certaines confusions après la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes. Il détaille son plan de relance sportive et ses nouveaux projets.

Pourquoi souhaitez-vous réagir après la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes ?

Il y a eu une confusion journalistique regrettable, notamment dans le journal L’Équipe, qui a assimilé notre nouvelle association, créée en août 2024, à l’ancienne structure du Stade Toulousain Tennis. Or, les deux n’ont rien à voir : dirigeants, statuts, esprit. Nous portons un projet ambitieux et collectif, avec une équipe de bénévoles passionnés. Je refuse que notre action soit associée à des dérives passées qui ont conduit à la liquidation.

Vous ne commentez donc pas le fond du rapport ?

Non. Ce rapport est édifiant, il n’appelle pas vraiment de commentaires. La justice est saisie, et nous faisons confiance aux institutions pour enquêter et sanctionner s’il le faut. Mon rôle est d’avancer et de faire vivre le club.

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Vous êtes un ancien adhérent du club ?

Je suis licencié depuis l’âge de 15 ans. Avec d’autres stadistes de longue date, nous n’avons pas voulu laisser disparaître un club centenaire. C’est ce qui nous a poussés à reprendre le flambeau et à lancer cette nouvelle structure.

Aviez-vous constaté des dysfonctionnements sous l’ancienne présidence ?

J’ai remarqué, comme beaucoup, l’absence ou les retards répétés d’assemblées générales. Ce n’est jamais bon signe. Mais je n’ai pas envie de commenter davantage le passé.

Le club a-t-il retrouvé des couleurs côté adhérents ?

Oui, l’an dernier nous avons atteint 810 licenciés, contre un millier environ avant la liquidation, en mai 2024. Pour la rentrée, nous sommes encore en phase d’inscriptions, mais la dynamique est là. Nous avons beaucoup travaillé sur l’école de tennis et la pédagogie. Le club est clairement relancé.

Qu’en est-il des équipes sportives et administratives ?

Nous avons repris quasiment toute l’équipe éducative et administrative. C’était essentiel pour assurer la continuité auprès des enfants et des licenciés. Nous avons aussi changé le mode de gouvernance : un bureau collégial de sept membres élus, où toutes les décisions sont concertées. Et j’insiste : tous nos dirigeants sont bénévoles, personne n’est rémunéré.

Quelles différences structurelles y a-t-il avec l’ancien modèle ?

Nous avons simplifié. Il n’y a qu’une seule entité : l’association Stade Toulousain Tennis Padel. Il n’y a plus de sociétés satellites. L’activité bar-restauration est concédée au Stade Toulousain Rugby, qui a refait entièrement le clubhouse, superbe aujourd’hui. Les terrains de padel sont exploités avec Casa Padel, un partenaire spécialisé. Cela nous évite les dérives de gestion et recentre tout sur l’association.

Justement, le clubhouse a rouvert ?

Oui, cet été. C’est un atout majeur, un lieu convivial qui valorise nos installations.

Et côté partenariats ?

Nous avons relancé une vraie politique partenariale. En quelques mois, nous avons retrouvé 25 partenaires. Pour fédérer tout cela, nous lançons le Business Club 1923 le 17 septembre. C’est un club d’affaires autour du tennis et du padel, avec des rencontres régulières, des événements, de la mise en relation entre acteurs économiques. C’est une manière de réinscrire le club dans la vie économique et sociale toulousaine.

Un mot de conclusion ?

Nous avons sauvé le club, tourné la page des erreurs du passé et mis en place une gouvernance saine. Aujourd’hui, le Stade Toulousain Tennis Padel a retrouvé sa place : celle d’un club formateur, dynamique et ouvert sur la ville.

Un rapport accablant sur l’ancienne gestion

La Chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport au vitriol sur l’ancienne gestion du Stade Toulousain Tennis, avant sa liquidation. Les magistrats financiers pointent une « gouvernance défaillante », marquée par l’absence d’assemblées générales régulières, des liens troubles entre l’association sportive et plusieurs sociétés satellites, ainsi que des irrégularités comptables. Le rapport évoque aussi des pratiques contraires à la transparence et à la bonne gestion d’une association sportive recevant des fonds publics.
Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer d’éventuelles responsabilités. L’actuel club, rebaptisé Stade Toulousain Tennis Padel, créé en août 2024 et présidé par Jean-Christophe Maurette, rappelle qu’il n’a aucun lien juridique avec l’entité dissoute et entend repartir sur des bases saines.