REPORTAGE – Ce bastion de gauche était dans le viseur des autorités pour les potentiels débordements du 10 septembre. Toute la matinée, les manifestants ont joué au jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre, multipliant les points de blocage au gré des consignes données sur les groupes Telegram.

Ils sont une petite dizaine, vêtus de noir, masque à la main, à descendre d’un pas rapide la bretelle qui mène à la rocade sud de Rennes tôt ce mercredi matin. Le premier, qui ne dépasse pas les 25 ans, presse ses suivants : «Grouillez-vous, sinon les keufs vont dégager le périph, et on ne pourra rien faire !». L’un lève la tête, le temps d’immortaliser en photo l’épaisse fumée noire qui provient de la route, et étire ses volutes dans le ciel breton ; un bus de la régie de transport rennaise est en train de se consumer. Un autre enjambe la barrière de sécurité, attrape d’une main une brassée de bois morts dans les bois qui encadrent la route, parce que « ça brûle bien, ces trucs-là, ça peut servir. »

En contrebas, des centaines de manifestants, la plupart masqués et gantés, bloquent depuis six heures du matin la ceinture périphérique rennaise, et s’affairent à repousser les forces de l’ordre qui tentent de dégager la circulation. Les jets de gaz lacrymogène et de tirs de mortiers…

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Le Figaro

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