Attendue au tournant, Ursula von der Leyen n’a pas compté son temps pour déminer les critiques envers sa présidence de la Commission européenne et la faiblesse de l’Europe. Les 90 minutes de son discours sur l’état de l’Union prononcé ce mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg n’ont pas été de trop pour rassurer le socle proeuropéen au sein duquel se jouent les majorités de circonstance.
En regardant la gauche, vêtue de rouge pour protester contre la guerre à Gaza, elle a proposé « des sanctions contre les ministres extrémistes » en Israël et « une suspension partielle de l’accord d’association (UE-Israël) sur les questions liées au commerce ». « La famine causée par l’Homme ne peut jamais servir d’arme de guerre », a-t-elle prévenu. À la droite, elle a vendu l’approfondissement du marché unique « inachevé » et son « pacte pour une industrie propre » ainsi que la mise en place d’un « système européen commun en matière de retour » pour maîtriser l’immigration.
Défense de l’accord commercial UE-États-Unis
Mais l’hémicycle attendait surtout les explications de la présidente de la Commission sur l’accord commercial qu’elle a conclu cet été avec Donald Trump. Elle a défendu mordicus ce deal qui permet d’éviter, selon elle, le « chaos » d’une guerre commerciale totale avec les États-Unis.
Le plaidoyer de l’Allemande n’a pleinement convaincu que les bancs du Parti populaire européen (PPE), première force politique de l’hémicycle. Manon Aubry (LFI – groupe The Left) a dénoncé les « dégâts irréparables » qui incombent selon elle à Ursula von der Leyen. Avant elle, Jordan Bardella (RN – groupe Identité et démocratie) avait fustigé « la reddition et la vassalisation de l’économie européenne » et Marie Toussaint (Les Verts – groupe Verts/Alliance libre européenne) avait demandé que la Commission « tourne le dos à l’austérité ». « Les mots sont justes, mais maintenant il faut de l’action », a lancé pour sa part Valérie Hayer (Renaissance – groupe Renew) avant que François-Xavier Bellamy (Les Républicains – PPE) réclame plus « de résultats » que de « plans » et que Raphaël Glucksmann (PS – Les Progressistes) invite l’Europe à « se battre » au-delà des discours.