Le défilé est toujours en cours à Grenoble, il devrait arriver aux alentours de 19 heures au parc Paul-Mistral. Difficile de chiffrer le nombre de manifestants, mais ils sont plusieurs milliers – 6 000 selon certains, 9 000 selon d’autres – à avoir répondu à l’appel du collectif citoyen Bloquons Tout!, qui appelait à la mobilisation générale ce 10 septembre 2025.
10 septembre à Grenoble : une nouvelle manifestation annoncée samedi 13 septembre 2025
Les manifestants sont partis de la place Victor-Hugo où ils devaient rejoindre la Porte de France. Mais un barrage policier a empêché l’accès à cette entrée très fréquentée de Grenoble et le défilé a été contraint de suivre les quais de l’Isère.
Ils doivent rejoindre la place de Verdun où se trouve la préfecture de l’Isère puis le parc Paul-Mistral en vue d’une nouvelle assemblée générale. Il devrait y en avoir une tous les soirs, d’ailleurs, au pied de la Tour Perret, pour décider des actions à mener le lendemain, et ce, jusqu’à au moins samedi, où une nouvelle manifestation est prévue.
« C’est compliqué pour le peuple d’accepter que les puissants fassent n’importe quoi » © Thomas Richardson – Félix, professeur d’informatique en lycée, est venu déguisé en Luigi à la manifestation à Grenoble.
Parmi les manifestants, Félix, Grenoblois et professeur d’informatique en lycée, venu déguisé en Luigi de Super Mario Bros, arborant un panneau fait main Danger indignation. Il s’explique :
« Le problème ce n’est pas tant la crise et le fait qu’on doit faire des efforts. Le problème est que ceux qui nous demandent de faire des efforts, ils n’en font pas. Il y a une énorme hypocrisie et le costume de Luigi c’est beaucoup pour le fun mais aussi pour rappeler l’Américain Luigi Mangione qui est un peu pour moi la représentation de cette indignation qui me fait peur, dans laquelle je n’ai pas envie qu’on se retrouve, c’est-à-dire l’indignation où il n’y a plus d’autre solution que la violence. C’est pourquoi j’ai ce panneau danger. On est en train d’arriver à un endroit où c’est compliqué pour le peuple d’accepter que les puissants fassent n’importe quoi. »
© Thomas Richardson – Gabrielle, retraitée, est venue dénoncer l’injustice sociale.
Un peu plus loin, Gabrielle, de Saint-Égrève, ancienne psychologue clinicienne à la retraite. Elle arbore un panneau avec la mention « Je me révolte (contre l’injustice sociale) donc nous sommes, indignons-nous ! » . Elle s’explique : « Je ne supporte plus l’indécence de ces ultra riches. Ils n’ont aucune pudeur. Je suis pour la justice sociale, pour une vie décente pour chacun. C’est pourquoi j’ai écrit cette phrase d’Albert Camus : Je me révolte, donc nous sommes. Une autre phrase de Camus que j’aime bien est un homme, ça s’empêche. »
« Macron démission », c’est le message inscrit sur le panneau porté par Clémentine, habitante de Grenoble. Elle dénonce la « fachosphère avec tous les ultra riches qui se coordonnent à travers le monde pour être juste plus riches, pour une raison que je ne comprends pas, pendant que tous les autres, c’est-à-dire la majorité de la population mondiale continue d’être dans la merde. Il n’y a pas de justice sociale ni écologique. A un moment donné il faut sortir dans la rue et montrer notre mécontentement ».