l’essentiel
La journée de manifestation « Bloquons Tout » a réuni des milliers de manifestants à Toulouse où des dégradations et des accrochages avec les forces de l’ordre ont émaillé ce mouvement de contestation sociale.
La bataille des chiffres en ce jour baptisé par les manifestants « Bloquons tout ». Alors que la préfecture de la Haute-Garonne, qui a déployé des centaines de policiers, annonçait avoir comptabilisé 1 450 manifestants à Toulouse et dans le département, la manifestation prévue au centre-ville de Toulouse a très vite fait mentir les autorités. Ils étaient des milliers à marcher sur les boulevards, encadrés par les forces de l’ordre, 30 000 selon les syndicats (13 000 selon le dernier comptage de la préfecture).
Des actions dès 4 h 30 du matin
Dès 4 h 30 du matin, ce mercredi 10 septembre, les manifestants et la police ont joué au chat et à la souris à Toulouse. « De nombreuses actions revendicatives ont été constatées dont certaines ont donné lieu à des dégradations et affrontements avec les forces de l’ordre », indiquait la préfecture. Les policiers avaient procédé à 33 interpellations à la mi-journée. « En zone gendarmerie, des opérations se déroulant dans le calme, sont en cours à Muret, Cazères, Carbone et Villefranche-de-Lauragais notamment », a par ailleurs affirmé la préfecture.
Transports en commun au ralenti
Barrages de poubelles, transports en commun fonctionnant au ralenti (plusieurs lignes de bus interrompues), feux, sabotage de câbles SNCF provoquant l’interruption du trafic ferroviaire entre Toulouse et Auch, rassemblements à Jolimont, sur des ronds points, tentatives de blocages autoroutiers et devant certains lycées (Déodat de Séverac, Arènes et Saint-Sernin), où les médias locaux n’étaient pas toujours les bienvenus, mais aussi à l’université Paul Sabatier.
« L’entêtement macroniste »
La jeunesse n’est pas restée insensible et souhaite dénoncer « l’entêtement macroniste » avec la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre après la démission de François Bayrou. « Le président de la République ne veut pas écouter le peuple, il a nommé Lecornu mais ce dernier est dans son camp depuis 2017 », confie un lycéen de première à Saint-Sernin, Charlélie. « À chaque fois, on a l’impression que Macron tourne en rond et met tout le temps des gens de droite, sans écouter la gauche alors qu’elle a gagné les dernières législatives », ajoute une camarade Jeanne.
« Pour remonter le niveau des élèves, il faut des moyens humains »
Du côté des syndicats enseignants, « on réclame des moyens pour l’enseignement et qu’on arrête ce budget d’austérité pour la fonction publique. On nous bassine avec le niveau des élèves, mais pour remonter ce niveau, il faut des moyens humains, des effectifs en plus », constate amère Anne (FO-Fnec). Elle rappelle que les enseignants sont appelés à manifester également le 12 septembre devant le rectorat de Toulouse.
« Ne pas propager de fausses informations »
Rue Casanova, dans le plus ancien squat de Toulouse, La Chapelle a servi de cantine pour préparer les repas pour les manifestants. Des policiers ont, un temps, stationné devant le lieu où l’on s’affairait à faire des sandwichs et à demander aux participants de prêter main-forte pour les repas du jour. « On a besoin de semoule, liquide vaisselle, épices, riz… », pouvait-on lire sur le réseau social Telegram où bon nombre de manifestants venaient à la pêche aux informations.
De son côté, la préfecture a fait ses recommandations aux manifestants potentiels : « Il est demandé à la population de ne pas gêner la progression des forces de sécurité et de secours ; de respecter les consignes données par les forces de sécurité et de secours […] Ne pas propager de fausses informations et ne pas se réunir en dehors de toutes manifestations déclarées… »