Face à l’Usap, Léo Banos devrait enchaîner en tant que titulaire avec le Stade toulousain. L’ancien Montois marque les esprits par sa faculté à tout bien faire sur le pré.
Il fait partie de ces hommes que le grand public adore sous-estimer. Léo Banos pourrait facilement être rangé dans la catégorie des « joueurs de l’ombre. » Comprenez par-là, un rugbyman qui ne traverse pas le terrain et se contente des tâches plus obscures. Ne nous trompons pas. Résumer le style du Landais d’origine de cette manière serait bête. Titulaire sur la pelouse de Clermont dimanche dernier, le flanker devrait enchaîner ce week-end contre l’Usap. Une occasion de se montrer sous ses meilleurs jours, encore une fois. « La concurrence à mon poste est énorme, rappelait la semaine dernière le principal concerné. Il faut saisir toutes les opportunités que le staff nous offre. Durant la saison, je sais que je vais avoir ma chance mais au bout, ce sont les meilleurs qui joueront et c’est normal. » La saison dernière, Banos a pris part à la première finale de Top 14 de sa jeune carrière. Il était remplaçant après le forfait d’Alexandre Roumat.
Une palette complète
En bon joueur moderne qu’il est, l’ancien Montois n’a pas de gros point faible. À Mont-de-Marsan, c’est Patrick Milhet qui l’a lancé chez les professionnels. C’était le 29 janvier 2021 à Nevers. Le troisième ligne n’avait que dix-huit ans à l’époque. L’ancien manager jaune et noir n’a pas hésité une seule seconde. Il raconte : « C’est un joueur qui sait tout faire. Sur le plan offensif, Léo est capable de faire la différence grâce à sa qualité technique. Il a des mains, peut faire jouer après lui et met les défenses en difficulté. La puissance n’est pas sa qualité première mais ce n’est pas un problème. On ne l’a jamais vu souffrir sur le plan physique. »
Au niveau de la tête, tout fonctionne comme il se doit : « Son intelligence de jeu fait d’énormes différences. Il est capable de lire très vite des situations pour faire le bon choix. » Difficile de contredire ces propos tant le Toulouse nous a habitués à toujours faire le geste juste. Peu d’erreurs dans son jeu, et c’est ce qui fait sa force.
Des progrès en défense
Comme un mentor qui suit l’évolution de son protégé, Patrick Milhet voit son ancien joyau dans les Landes progresser en Haute-Garonne. « Je trouve qu’il a passé un cap sur le plan défensif. Lors de ses premières années en professionnels, il empilait les plaquages, ce n’était pas un souci. Mais maintenant, il fait un peu plus mal aux attaquants adverses. Le voir faire de grosses interventions défensives n’est plus surprenant. »
Du côté d’Ernest-Wallon, certains comparent le bonhomme à un certain… François Cros. À première vue, rien de très compromettant. Autre secteur où il brille : la touche. « C’est un stratège inné. Un staff peut facilement s’appuyer sur lui pour établir une stratégie. Il peut prendre la parole. On l’avait rapidement nommé capitaine à Mont-de-Marsan sur quelques rencontres, et ça s’était très bien passé. » Sa précocité dans les Landes et la maturité dégagée sur le pré feraient presque oublier que le flanker n’a que 23 ans. Pour sa troisième saison chez les champions de France en titre, Banos possède une multitude d’arguments pour engranger du temps de jeu. Il le dit lui-même : « L’objectif est de jouer le plus possible. »