À l’occasion de ses 100 ans, la Chambre de métiers et de l’artisanat a mis à l’honneur un artisan deux fois plus vieux qu’elle: la Maison Teisseire, à Solliès-Pont.
Il y a 195 ans, en 1830, Victor Augustin Teisseire créait cette auguste maison pour y fabriquer du nougat. Une institution dans le centre-ville, puis au cœur de la campagne, chemin de la Tour, désormais.
Patrice Teisseire, ancien rugbyman du RCT devenu kiné, a repris le flambeau en 2014, non sans avoir passé un CAP de chocolatier, et a même élargi l’activité en reprenant la biscuiterie Ré à La Crau, en 2019. Sa mère, « une des mémoires de Solliès-Pont », tient toujours la première boutique.
Le bonbon chocolat lancé par le grand-père compte aujourd’hui une trentaine de variétés, comme celui à la verveine du jardin, et côtoie les petits-fours, glaces, vacherin, marrons glacés, pompe à l’huile… à côté de l’indétrônable nougat.
Un savoir-faire ancestral
Patrice Teisseire, toujours kiné à temps partiel, a reçu ce mardi la visite de Yannick Mazette, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat PACA et de Roland Rolfo, à la tête de la chambre varoise*.
Après avoir passé son CAP de chocolatier au Beausset, le chef d’entreprise qui emploie jusqu’à 15 personnes, selon la saison, a souhaité être accompagné par la Chambre de métiers, pour recruter des salariés, apprentis, pour sa communication ou son développement économique.
« Un créateur qui n’est pas accompagné a de fortes chances de disparaître dans les trois ans », a fait valoir Roland Rolfo.
« Il faut accompagner le développement de ces entreprises qui sont un pilier économique. L’artisanat est la première entreprise de France, avec plus de 250.000 au niveau régional », a rappelé Yannick Mazette, inquiet de la baisse des moyens alloués aux chambres, et des fortes incertitudes politiques liées à l’actualité.
« On développe de l’économie positive sur le territoire », a-t-il martelé. « Et on ne délocalise pas », a ajouté Roland Rolfo.
La preuve avec le même chaudron depuis 1930 qui sert à fabriquer le nougat, chez les Teisseire, à l’aube forcément « pour éviter que les abeilles ne se jettent dedans », raconte Patrice. Une marque indissociable de la ville, pour Jean-Pierre Coiquault, son premier adjoint.
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À 195 ans, les nougats Teisseire détrônent
la Chambre des métiers
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1. En présence également de Jean-Pierre Coiquault, premier adjoint de la ville.