La manifestation « Bloquons tout » a rassemblé ce mercredi environ 8.000 personnes à Bordeaux. Elle s’est déroulée dans le calme, au point même de décevoir certains manifestants.

Elles étaient 6.000 selon la préfecture, 12.000 selon les syndicats : environ 8.000 personnes se sont rassemblées ce mercredi à Bordeaux pour la manifestation « Bloquons tout ». Après des blocages de ronds-points dans la matinée, le cortège est parti de la place des Quinconces à midi et est arrivé vers 14h devant le cimetière de la Chartreuse à Mériadeck.

Une mobilisation dans le calme dans l’ensemble, avec 6 interpellations et quelques violences dans l’après midi, après la manifestation, quand des groupes d’étudiants se sont retrouvés place de la Victoire.

Manifestation calme et conviviale

Un enfant dans chaque main. Julien est venu manifester avec ses deux fils : « Ça me paraît logique de venir avec eux. C’est pour leur avenir aussi. La planète, les acquis sociaux, qu’on est en train de perdre un par un, explique-t-il. Il est temps de se battre ! » C’est aussi le mot d’ordre de Nelly. Handicapée, elle a mis une pancarte « Bloquons tout » sur son déambulateur : « Je suis là, heureuse, motivée, déterminée », sourit-elle.

L'intersyndicale s'est installée en tête de cortège. L’intersyndicale s’est installée en tête de cortège. © Radio France – Alice Marot

Le mouvement ne part pas des syndicats, mais comme dans une manifestation classique, l’intersyndicale s’installe en tête du cortège. « Ce n’est pas une mobilisation syndicale, on est d’accord, admet Julien, qui représente les postiers girondins. Mais c’est la mobilisation des pauvres contre les riches. On en fait partie, puisqu’on représente les travailleurs pauvres. »

Dans la foule, quelques Gilets Jaunes, comme Joseph, venu de Bazas : « On a l’impression d’être oubliés. Le gouvernement, on l’a fait sauté, maintenant, il faut que Macron démissionne. » Et c’est justement le visage d’Emmanuel Macron qu’on retrouve sur le masque que porte Kévin : « L’humour, c’est la dernière arme », lâche-t-il.

Le "Photomacron" sur la place des Quinconces. Le « Photomacron » sur la place des Quinconces. © Radio France – Alice MarotHélène a voulu représenter "la mort de la démocratie et de notre modèle social". Hélène a voulu représenter « la mort de la démocratie et de notre modèle social ». © Radio France – Alice MarotDéception pour certain, espoir pour d’autre

Le cortège termine son parcours devant le cimetière de la Chartreuse, à Mériadeck, avec la CGT qui fait passer de grands cercueils corés, symboles de la mort du capitalisme. « C’est très décevant tout ça, regrette un militant. La symbolique du cimetière, elle est mignonne, mais le mot d’ordre c’est bloquons tout. Bloquer un cimetière, c’est pas intéressant. »

Des cercueils dorés pour représenter la mort du capitalisme. Des cercueils dorés pour représenter la mort du capitalisme. © Radio France – Alice Marot

Il n’est pas le seul déçu. Beaucoup dans le cortège parlent d’une manifestation « plan-plan », lissée par la présence des syndicats et par un parcours peu académique, qui a fait notamment l’impasse sur la place de la Victoire, haut lieu des rassemblements de lutte sociale à Bordeaux.

« C’est un acte 1, c’est que le début, on a vu des gens disparates réussir à se réunir pour avoir un moment festif où ils ont pu discuter sans heurts ni violence », tempère Jérôme, un des porte-paroles du mouvement Indignons-Nous 33, à l’origine de la mobilisation. En attendant de savoir si des actions s’organiseront dans les prochains jours, il donne déjà rendez-vous le 18 septembre, jour de grève nationale à l’appel de intersyndicale.

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