Palettes, pneus, poubelles : tout était bon pour condamner les six portes du campus Fonderie, à l’Université de Haute Alsace. Dès cinq heures du matin, une trentaine d’étudiants mulhousiens membres de la Communauté solidaire des terres de l’Est ou « simples » soutiens au mouvement national ont bloqué les portes et offert le café à leurs condisciples partagés entre solidarité, mécontentement voire colère, lorsqu’ils ont découvert que l’UHA avait anticipé le mouvement et fermé la faculté des sciences économiques, sociales et juridiques dès la veille.

« Nous sommes là pour construire une France égalitaire »

« Nos inquiétudes et notre frustration face à cette politique qui casse l’enseignement supérieur et précarise la société entière doivent être entendues ! », argumentait Manon, étudiante membre de la CSTE. Tandis que d’autres étudiants découvraient, surpris, que l’établissement était fermé. Il le restera toute la journée, même après que les manifestants ont rejoint le cortège mulhousien vers 13 h 30.

À Strasbourg, les lycées des Pontonniers et Fustel-de-Coulanges ont été les principaux théâtres de la mobilisation lycéenne. Ainsi que les lycées Marc-Bloch et Marie-Curie, dans une moindre mesure. Vers 9 h, une centaine de lycéens s’est regroupée devant le lycée des Pontonniers sans chercher à le bloquer. « Nous sommes là pour construire une France égalitaire », appuyaient certains d’entre eux. « Le choix de Lecornu est un crachat au visage du peuple. On veut une France de partage, de solidarité et d’accueil des isolés », poursuivaient d’autres lycéens. L’un d’entre eux a assuré qu’il soutenait la cause « sans être anticapitaliste pour autant. Bloquer les écoles ne sert à rien, ce sont les institutions qu’il faut bloquer, là où il y a principalement des gens de gauche et où le discours est à sens unique ».

Revendications sociales et soutien à Gaza se sont fait entendre jusqu’à 10 h, où 450 à 500 étudiants ont rejoint les lycéens devant les Pontonniers, après avoir participé à une assemblée générale organisée à l’Esplanade. Étudiants et lycéens ont ensuite convergé vers le lycée Fustel-de-Coulanges, fermé pour toute la journée.

Quatre interpellations à Strasbourg

Devant ce dernier, les jeunes manifestants ont été chargés par la police, qui a interpellé quatre étudiants pour blocage, visage dissimulé et outrages. Ils ont reçu le soutien d’une partie des manifestants, qui a tenté de rallier le commissariat au courant de l’après-midi.

Quant au personnel et aux enseignants des collèges et lycées de l’académie, le taux de grévistes a atteint une moyenne de 3,26 % ce mercredi, soit un point de moins que la moyenne nationale.