« Toutes les réponses pénales s’exerceront par la voie du déferrement ». C’est avec fermeté que la procureure de Paris, Laure Beccuau, a mis en garde ce mercredi lors d’un point presse organisé en fin d’après-midi les manifestants venus pour « commettre des dégradations sur la plaque parisienne », en marge de la mobilisation « Bloquons tout ». Au total, à 17 heures, 203 personnes avaient été interpellées à Paris, dont 106 ont abouti à un placement en garde à vue. La plupart pour des faits présumés de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ».

Dans la matinée, les gardes à vue étaient surtout focalisées sur le XIIe et le XXe arrondissement, où des heurts ont éclaté place de la Nation et cours de Vincennes, en marge notamment du blocage du lycée Hélène-Boucher. Des barricades et autres feux de poubelles ont aussi été observés porte de Montreuil ou porte de Bagnolet. À certains endroits, les manifestants ont tenté de faire irruption sur le périphérique pour bloquer la circulation.

Les gardes à vue ont également concerné, « dans une moindre mesure », des faits présumés commis dans le XIIIe arrondissement, a précisé Laure Beccuau. Des échauffourées ont notamment éclaté dans la matinée en marge du blocage du lycée Claude Monnet. Un peu plus tard, des centaines de manifestants ont tenté de s’introduire dans la gare du Nord. Une dizaine de personnes, massées rue du Faubourg Saint-Denis (Xe), ont été placées en garde à vue.

Beaucoup de femmes parmi les interpellés

Face à l’assaut de manifestants dans le quartier de Châtelet, la préfecture de police de Paris a dû fermer par précaution le centre commercial Westfield du Forum des halles, en raison d’appels aux pillages postés sur les réseaux sociaux. Une enquête a été ouverte après le spectaculaire incendie qui a léché la façade d’un immeuble de ce quartier parisien central. « En l’état de nos informations, il pourrait s’agir d’un départ de feu involontaire lié à l’intervention des forces de l’ordre pour faire face à des regroupements denses et particulièrement hostiles dans le secteur des Halles », a détaillé Laure Beccuau.

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Plusieurs milliers de personnes ont investi la place de la République. Deux manifestants ont été placés en garde à vue pour des dégradations commises sur l’emblématique statue de la République. Deux autres pour des violences commises sur des personnes dépositaires de l’autorité publique. Sur ce point, la procureure de Paris a là encore prévenu que sa juridiction poursuivra « toute infraction commise à l’encontre des forces de l’ordre et des services de secours », notamment « sous la forme de jets de mortiers » et « tout [autre] acte qui pourrait être analysé comme de l’intimidation, pour les empêcher d’accomplir leurs missions ». Enfin, la procureure de Paris a évoqué la « présence de beaucoup de femmes » parmi les personnes interpellées. Sur RTL, elle a ensuite évoqué une quarantaine de gardes à vue de femmes à Paris.