De notre envoyé spécial à Paris
Né sur les réseaux sociaux après que François Bayrou a indiqué son plan d’économies, le mouvement « Bloquons tout », nébuleux dans les revendications et les modes d’action, a rapidement été poreux aux revendications des syndicats, des partis et sympathisants de gauche. Paris en a fait la démonstration, dès le petit matin du mercredi 10 septembre 2025.
Les boucles Telegram, au sein desquelles les sympathisants et futurs manifestants s’organisent, chauffent depuis plusieurs jours. Peu avant 7 h, des sirènes retentissent dans l’Est parisien. Quelques blocages de portes, au niveau du périphérique, sont recensés. Rapidement, la police s’y rend, met fin aux barrages, usant parfois de la force. Quelques lycées sont bloqués.
Rue du Faubourg-Saint-Denis, à Paris, mercredi 10 septembre.
© (Photo NR, Léo Humbert)
Déçus de la politique
Sur le parvis de la gare du Nord, peu après 10 h, quelques CRS et de petits groupes de personnes sont rassemblés. Parmi eux, il y a Léa, Antonio et Esteban, trois étudiants âgés d’une vingtaine d’années, non originaires de la région parisienne. « Cela fait quelque temps que l’on s’intéresse à la politique et qu’elle nous déçoit. Entre le budget, les mensonges, les résultats des élections qui ne sont pas pris en compte…, énumèrent-ils. On s’inquiète aussi de la normalisation des discours d’extrême droite, des atteintes à la liberté de la presse ». Soudainement, plusieurs centaines de personnes, la plupart vêtues de noir et masquées, investissent les lieux. Les classiques slogans anti-flics et anti-Macron sont entonnés.
Des CRS à Paris, mercredi 10 septembre.
© (Photo NR, Léo Humbert)
Les CRS, plus nombreux, s’interposent devant les accès à la gare, où une assemblée générale organisée par les cheminots doit se tenir. Première utilisation des gaz lacrymogènes, les flacons de sérum physiologiques sont de sortie….
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