Dès le seuil franchi, le visiteur est transporté dans un univers richement orné, où chaque élément raconte une histoire. Il faut pousser la large porte en bois sculpté vieille de 300 ans pour entrer dans un univers architectural unique. Vitraux colorés, arches ornamentales, mosaïques d’origines et céramiques finement sculptés… l’hôtel particulier dévoile des espaces semi-ouverts entourant le patio et la fontaine intérieure. Conçu comme un hommage au patrimoine Hijazi, ce chef d’œuvre architectural insuffle un art de vivre oriental à tous les étages. Chaque élément a été pensé dans une logique de préservation et de transmission. Les plafonds à caissons traditionnels cohabitent avec des systèmes de ventilation naturelle inspirés des anciennes tours à vent de la péninsule arabique. La lumière filtre à travers les moucharabiehs en bois, créant des jeux d’ombres poétiques qui évoluent au fil de la journée. Tout ici évoque la quête d’harmonie entre l’homme, la nature et le divin.
Une oasis de verdure en plein désert
Vue de la piscine en mosaïque aux allures de tapis persan.
© Benno Schwinghammer/picture alliance/Getty Images
Entourant un magnifique jardin paysager, la propriété, baignée de lumière, est agrémentée d’une majestueuse piscine en mosaïque aux allures de tapis persan. Immergé sous des branchages et feuillages, l’abondante nature crée une atmosphère envoûtante qui connecte l’intérieur à l’extérieur. Bambous, jasmins, bougainvilliers et palmiers dessinent un écrin végétal au sein duquel les sons de la ville semblent s’évanouir. Les différentes essences plantées dans le jardin sont choisies pour leur symbolique et leur résilience. Ici, l’arbre devient mémoire vivante du lieu, et chaque coin du jardin est pensé comme un espace de contemplation. Des bancs de pierre finement gravés jalonnent les allées, invitant au repos et à la méditation.
Une philosophie incarnée
Au-delà de l’esthétique, la maison incarne la philosophie de Sami Angawi, ardent défenseur du dialogue inter-culturel et de la sauvegarde du patrimoine islamique. Fondateur du Centre Amar pour l’architecture traditionnelle, il milite pour une architecture enracinée dans l’identité locale, tout en étant ouvert à la modernité. Sa demeure en est la plus belle illustration : une œuvre vivante, en constante évolution, où passé et présent dialoguent sans heurt. Au fil des années, la demeure d’Angawi est devenue un véritable lieu de pèlerinage pour les passionnés d’architecture, mais aussi un espace de transmission, où se croisent artistes, étudiants, chercheurs et voyageurs en quête de sens… Un manifeste spirituel et culturel.