© D.R - Jean-Sébastien Martinez, directeur général de l’Office de tourisme métropolitain Nice Côte d'Azur.

© D.R – Jean-Sébastien Martinez, directeur général de l’Office de tourisme métropolitain Nice Côte d’Azur.

TPBM : Le site Ville de Rêve a attribué un « touriscore » de E (la moins bonne note) à la ville de Nice en juin dernier. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Jean-Sébastien Martinez : Je ne suis pas d’accord, bien au contraire. Nous agissons pour ne pas être concernés par le surtourisme. Nous ne sommes pas Venise, ou la côte espagnole, la cohabitation entre les touristes et les résidents se passe plutôt bien. 

Que représente, économiquement, le tourisme pour la métropole Nice Côte d’Azur ?

La métropole Nice Côte d’Azur regroupe 51 communes, 8 ports et 5 stations de montagne. Le tourisme représente la première activité économique avec 2 à 3 Md€ engendrés sur la Métropole. Et 27 000 emplois directs et indirects sont concernés.

Lors de la cérémonie de clôture de l’Unoc (Conférence des Nations Unies sur l’océan), en juin dernier, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, a annoncé des mesures pour éviter le surtourisme. Qu’en pensez-vous ?

Nous sommes dans la droite ligne de ce discours. Nous souhaitons, à titre d’exemple, moins de bateaux de croisières afin de privilégier ceux dont les passagers effectuent de réelles dépenses sur le territoire. Nous allons ainsi chercher une clientèle avec un certain pouvoir d’achat et standing.

© Ville de Nice / David Nouy – Quels équilibres entre économie du tourisme et qualité de vie à Nice ?

Notre stratégie pour monter en grade est claire et porte également sur les hôtels, avec déjà 50 % des établissements classés 4 ou 5 étoiles. La métropole se positionne ainsi contre les plateformes de type Airbnb, Abritel, etc. Et nous mettons en avant l’offre hôtelière existante. Du reste, l’occupation hôtelière sur l’année s’élève à 74 %. Avec un taux plus élevé en septembre qu’en août.

Nous voulons également envoyer vers l’autoroute les bus qui ne font que traverser la ville de Nice, située entre mer et montagne. Et nous n’hésitons pas à mettre en place des navettes régulières de Nice à Monaco, en passant par Eze pour limiter le flux de voitures.

Enfin, nous allons prochainement proposer un moteur de recherche capable, en fonction de l’affluence, de vous déconseiller tel ou tel lieu touristique. Et de vous orienter vers un lieu plus accessible. L’idée, c’est que tout le monde ne soit pas au même moment au même endroit. L’offre du territoire est vaste, il est important de bien réguler les flux.

Vous souhaitez donc concentrer vos efforts sur une partie des touristes, ceux qui ont un certain pouvoir d’achat ?

Notre stratégie est de proposer une expérience plus authentique. Nous ne voulons pas être un musée à ciel ouvert avec des résidents qui fuient les lieux. Donc oui nous recherchons une clientèle avec un pouvoir d’achat certain.

Vous voulez également être une destination durable ?

C’est un sujet qui nous tient à cœur. Nous participons à la formation et à l’accompagnement des hébergements qui souhaitent obtenir le label Clé Verte. Nous agissons pour renforcer la décongestion du territoire. Cela passe également par une sensibilisation à l’eau et à sa nécessaire préservation. Enfin nous favorisons les visites du moyen et haut pays. Le jeu d’exploration « My adventure » propose ainsi 31 aventures réparties sur notre territoire, du littoral à la haute montagne.

Vous donnez également une place importante au tourisme d’affaires ?

Clairement nous souhaitons développer nos offres de congrès, en témoigne OcéaNice, le nouveau centre des congrès du Port de Nice. L’idée est de soutenir l’activité économique avec des manifestations tout au long de l’année et notamment entre octobre et mars. Une fois que cette clientèle professionnelle est arrivée sur notre territoire nous faisons tout pour lui faciliter les déplacements et faire en sorte qu’elle reste le plus de jours sur le territoire.