CRITIQUE – Un livre sur la beauté du monde, par un frère spirituel et littéraire de Christian Bobin.
Au fond, pour bien parler de l’écrivain québécois Jean-François Beauchemin, il faudrait se taire et le citer, faire entendre sa voix qui coule de source, une voix de voyant qui a fait sien ce conseil de Van Gogh à son frère Théo : « Trouve beau tout ce que tu peux. » Le narrateur de son nouveau livre, né en 1960, écrivain et vivant à la campagne (comme l’auteur, mais la ressemblance biographique s’arrête là), écrit ses mémoires.
Il y raconte non pas tout et rien, mais trois fois rien et absolument tout, l’extrême fugacité et splendeur des choses : « C’est en m’intéressant au fonctionnement de la petite dynamo de ma bicyclette, au jeu de la lumière sur mes pousses de rhubarbe, à l’amour et à l’humour, à la musique du Russe Piotr Illitch Tchaikovsky, à ce bruit qu’on entend, vers les minuit, sur le carrelage du ciel et à tout ce qui dans le corps cherche à s’élever, tout ce qui dans l’esprit veut s’incarner, que je suis arrivé à cette étape avancée de ma vie avec une intarissable…
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