Galeriste londonienne mariée à un homme d’affaires fortuné, Laura a tout pour elle, jusqu’au jour où son fils adoré Daniel lui présente sa petite amie prolétaire Cherry.
Prime vidéo
La star de House Of Cards Robin Wright interprète une mère confrontée à sa future bru jouée par l’excellente comédienne anglaise Olivia Cooke.
Il faut du cran pour faire vaciller l’iconique Robin Wright, star de Forrest Gump et House Of Cards . C’est ce qu’accomplit pourtant Olivia Cooke. La comédienne anglaise de House Of The Dragon , quitte temporairement les machinations de Westeros, pour la série de Prime Video The Girlfriend, piquant plaisir coupable de la rentrée. Cette adaptation du roman de Michelle Frances débute comme une comédie noire et se termine en thriller paranoïaque.
Galeriste londonienne mariée à un homme d’affaires fortuné, Laura (Robin Wright) a tout pour elle, jusqu’au jour où son fils adoré Daniel lui présente sa petite amie Cherry. Elle a beau vendre des biens immobiliers de luxe, la jeune femme sensuelle et sans filtre ne peut cacher son accent prolétaire. Laura craint une arriviste croqueuse de diamants et une rivale dans l’affection de son rejeton. Démarre une guerre froide faite de mensonges et d’humiliations. Un bracelet Cartier et un chat disparaissent. D’anciens amants sont traqués. Pourquoi Cherry fait croire qu’elle vole en business alors qu’elle s’est rendue dans la maison de vacances espagnole de Laura à bord d’une compagnie low cost ? Où finit la manipulation, où commence la paranoïa ?
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C’est l’habile pas de deux qu’exécutent Olivia Cooke et Robin Wright, qui réalise trois des six épisodes et façonne un écrin policé et baigné de lumière, presque irréel. L’alternance des points de vue entre les personnages donne des circonstances atténuantes à chacune, avant une surenchère qui ne fera honneur à personne. « Dans une autre vie, Cherry et Laura seraient les meilleures amies du monde. Elles partagent la même ambition, opiniâtreté. Ce sont des intellectuelles émotives. Elles ont la base pour être complices. Mais elles sont si dominées par leurs peurs que cela les dresse l’une contre l’autre. L’une craint d’être rejetée à cause de ses origines et est prise dans un engrenage de dissimulations, l’autre ne veut pas reperdre un autre de ses enfants », déchiffre Olivia Cooke.
La native de Manchester a été choisie personnellement par Robin Wright pour lui donner la réplique. « Apprendre d’une telle légende ne se refuse pas », souligne Olivia Cooke, avec son accent du Nord qui l’a longtemps complexée. Au Royaume-Uni, ces intonations sont considérées comme un marqueur des milieux populaires. La comédienne de 31 ans, vue aussi dans le Ready Player One de Spielberg, comprend cette soif de transfuge de classe : « La manière dont elle se coiffe, s’habille, s’exprime… Cherry est un caméléon. »
Créativité époustouflante
Et une survivante endurcie. Cela rappelle à Olivia Cooke le rôle qui l’a fait connaître au grand public : celui de la reine Alicent Hightower de House Of The Dragon. Une femme victime d’un système patriarcal, dégoûtée par les jeux de pouvoir dans lesquels elle excelle pourtant. « J’aime ces personnages de femmes troublées et brusques. C’est libérateur d’exprimer sa ruse et sa rage, de hurler. Autant d’émotions difficiles d’accès au quotidien et qui nous valent encore trop souvent l’étiquette d’hystérique. Pouvoir le faire sur un plateau dans un environnement sûr, et appeler cela de l’art est une chance. »
Prompte à voir rouge, Cherry est d’une créativité époustouflante ! Sa pièce montée de mariage piégé au cœur et sang de cochon restera dans les annales jubilatoires du petit écran. À l’image d’une série qui assume ses excès et son outrance !