La chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, présentera le budget britannique fin novembre 2025. Endettement record, croissance atone et pressions sociales : le gouvernement cherche l’équilibre entre rigueur et relance.
Depuis plusieurs trimestres, l’économie britannique piétine, avec une croissance autour de 1%. Dans le même temps, les taux d’intérêt restent très élevés, ce qui renchérit fortement le coût de la dette. Lorsqu’il emprunte sur trente ans, l’État doit désormais payer 5,7% d’intérêts, un niveau inédit depuis la fin des années 1990. Résultat : la charge de la dette dépasse les 100 milliards de livres par an, soit l’équivalent de deux fois le budget militaire du pays.
Des engagements budgétaires difficiles à tenir
Rachel Reeves s’est fixée deux règles : financer les dépenses courantes grâce aux recettes fiscales et réduire la dette publique en proportion du PIB d’ici 2029-2030. Mais la faiblesse de la croissance, une inflation persistante et la hausse des dépenses sociales creusent le déficit. Les instituts indépendants estiment qu’un « trou noir » budgétaire de 40 à 50 milliards de livres par an pourrait apparaître. Pour y faire face, la ministre exclut toute hausse des grands impôts pesant sur les ménages, ce qui alimente le scepticisme des investisseurs.
Entre rigueur et relance, une équation politique délicate
Le gouvernement explore plusieurs pistes : hausse ciblée de certaines taxes (propriété, capitaux, secteur bancaire, jeux), lutte contre l’évasion fiscale, adaptation des barèmes et surtout réformes structurelles pour stimuler la productivité.
Mais le défi est immense: vieillissement de la population, hausse des dépenses de santé et de retraites, pouvoir d’achat en berne et consommation en recul. En attendant, Rachel Reeves retarde la présentation du budget pour éviter un faux pas, et l’ombre de l’échec de Liz Truss en 2022 plane toujours sur Downing Street.