Lors de la victoire de prestige acquise sur le terrain de Provence Rugby (33 à 30), Mathieu Guillomot a marqué un magnifique essai après un exploit individuel. Il revient sur cette action et le bon début des siens.
Vous avez marqué un bien bel essai face à Provence Rugby. Mais était-ce prévu sur la combinaison que vous portiez autant la balle ?
Pas vraiment, non, ça ne s’est pas passé comme prévu (rires). On avait ciblé une zone, mais je devais juste être passeur. J’avais plusieurs options et je devais choisir la zone à attaquer. Sur la sautée de Lucas (Méret), j’ai vu tout qui s’ouvrait un peu en face de moi et c’est comme ça que j’en ai profité. À la base, je devais être passeur et je me suis retrouvé à porter le ballon. Petit à petit, en courant, j’avais des défenseurs à droite, à gauche et en fait, je n’avais plus qu’à aller tout droit où c’était ouvert. Un essai comme ça, je n’en avais jamais marqué chez les professionnels, mais je prends (sourire).
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Setareki Bituniyata semblait un peu passif sur l’action, étiez-vous le premier surpris de cela ?
Sur le coup, ça va quand même vite. Je pense que Bituniyata est surpris parce qu’il pense que Léo Drouet va fermer sur moi. Et Drouet attend que Bituniyata ferme sur moi. Je pense qu’il y a eu une incompréhension entre les deux, ce qui fait que personne n’est venu sur moi ! Comme j’ai des courses de soutien à ma gauche et à ma droite, les deux ont essayé de bloquer les passes, mais personne n’est venu sur moi pour me prendre. Je pense que c’est plus l’incompréhension entre les deux qui a fait que j’ai pu aller au bout.
Au-delà de votre réalisation, comme avez-vous réalisé ce gros coup dans les Bouches-du-Rhône ?
On avait décidé d’y aller sans pression. On savait très clairement que nous n’étions pas favoris. Dans l’histoire, le VRDR n’avait jamais gagné là-bas. On savait aussi qu’ils étaient invaincus depuis plus d’une saison à domicile (NDRL depuis la demi-finale de Pro D2 contre Grenoble en 2024). On savait qu’on n’avait rien à perdre, que si on ne tentait pas le coup de jouer notre jeu, d’oser, d’essayer de mettre un peu de folie dans le match, on allait juste perdre la partie tout bonnement sans avoir essayé quelque chose. On aurait eu que des regrets.
Après votre mauvais début de saison dernière, comment expliquer vos deux succès en deux matchs pour lancer ce nouvel exercice ?
On ne s’était pas mis plus la pression que ça. Mais comme il n’y a pas eu énormément de changements dans notre groupe, on se souvenait de tout ce qui avait suivi le mauvais début de saison et ce que ça impliquait derrière. On a cherché toute la saison à rattraper ce début d’année raté. Je pense qu’on a peut-être manqué un peu d’humilité, de lucidité l’an dernier. Peut-être que, comme on s’était maintenu la première saison avec le VRDR en terminant à une onzième place, nous nous étions dit que nous étions installés, que ça allait rouler. On a essayé de se remettre les pieds sur terre pour cet exercice.
Dans le sondage des entraîneurs Midi Olympique, cinq coachs de Pro D2 vous ont placé parmi les barragistes, soit autant que Colomiers troisième du dernier exercice. Comment vous avez reçu cela ?
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Nous avons été surpris de voir ce que les autres entraîneurs disaient, parce que nous ne sommes pas trop dans cette discussion-là entre nous. On ne parle pas de qualification, davantage de maintien, certes le plus vite possible. Pour l’instant, ces deux victoires leur donnent raison. Nous gardons les pieds sur terre. On sait que ça va être très long, il y aura plein de matchs difficiles à commencer par Brive ce vendredi (19h30) où ça va piquer. On a rigolé un peu, mais on regarde ça de loin, on n’y a pas trop prêté attention.