Par
Laurent Fortin
Publié le
11 sept. 2025 à 22h51
C’est un voisin du couple qui avait appelé les gendarmes ce 2 mars 2025, peu avant 16 h. Après avoir entendu des « cris sur le palier » et une « altercation verbale ». A l’arrivée des forces de l’ordre, tous deux étaient « sur le toit-terrasse » de leur immeuble, à Vertou, a détaillé la présidente du tribunal.
La plaignante avait expliqué avoir été « étranglée » par le père de ses deux enfants de 4 et 9 ans après qu’elle a refusé de lui laisser son téléphone portable.
Je vais te balafrer si tu me trompes.
Le mari
Il l’avait également traité de « p… » à plusieurs reprises. Le conjoint avait aussi refusé de laisser le téléphone aux gendarmes puisqu’il avait lui-même « financé » cet appareil qui lui « appartient ».
Les militaires avaient appris qu’une précédente « altercation » avait eu lieu le vendredi précédent, devant une discothèque où cette femme était sortie avec une amie : ce Tunisien de 40 ans, arrivé en France en 2011 pour passer un master de Staps « abandonné assez vite », avait promis de « défoncer » et « enc… » la plaignante. Il avait au passage cassé un rétroviseur de sa voiture.
Je n’ai rien à perdre, t’es morte. T’as de la chance d’être la mère de mes enfants.
Le conjoint
Des « infidélités mutuelles »
Chauffeur VTC sous le statut auto-entrepreneur, cet homme jusqu’alors inconnu de la justice avait été placé sous contrôle judiciaire suite à ces faits. Il a depuis désormais déménagé à Sautron. Lors de son procès au tribunal correctionnel de Nantes, il a admis avoir « mal réagi » après la « trahison » et le « mensonge » de sa femme, qui l’avait trompé avec un autre homme « à l’hôtel en Tunisie ». Mais, lors de l’audience, il est apparu que le couple était en réalité fragilisé par des « infidélités mutuelles », selon la présidente.
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Par expérience, quand un voisin appelle les gendarmes, c’est qu’il sent vraiment qu’il y a un danger.
La présidente du tribunal correctionnel de Nantes à l’attention du prévenu.
J’ai perdu beaucoup de poids suite à cette histoire… C’est très compliqué aussi pour mes enfants.
La victime
Elle demandait, en conséquence, 3 000 € de dommages et intérêts, à titre personnel et 500 € pour chacun de ses deux enfants.
Une femme gendarme a mis beaucoup de cœur dans cette affaire, c’est très bien.
Le procureur de la République
Il relevait que la militaire en charge de l’enquête avait procédé à l’audition de la « gamine » du couple. La juge s’est finalement rangée à ses réquisitions, en prononçant quatre mois de prison avec sursis. L’homme devra surtout accomplir à ses frais un stage de sensibilisation aux violences au sein du couple, et aura interdiction de recontacter son ex-femme pendant dix-huit mois.
La peine ne sera pas inscrite sur le volet du casier judiciaire accessible aux employeurs, pour ne pas mettre en péril l’agrément des autorités à son activité de chauffeur VTC, comme l’avait demandé l’avocate de la défense. Il devra en effet verser 1 000 € de dommages et intérêts à sa future ex-femme et 300 € à chacun de ses deux enfants.
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