© Notaires du Grand Paris - Au micro, Maître Elodie Fremont, notaire à Paris, présente les chiffres de l'activité immobilière francilienne au 2e trimestre 2025 avec deux confrères.

© Notaires du Grand Paris – Au micro, Maître Elodie Fremont, notaire à Paris, présente les chiffres de l’activité immobilière francilienne au 2e trimestre 2025 avec deux confrères.

Après le rebond tant attendu de la conjoncture immobilière constaté par les Notaires du Grand Paris au début de l’année, le marché francilien des logements anciens marque le pas et a du mal à sortir de la crise.

“On ne peut malheureusement pas parler de reprise du marché immobilier francilien. Au contraire, nous craignons tous que si les taux d’intérêts sont revus à la hausse le marché en soit fortement endommagé”, a confié Maître Elodie Fremont, notaire à Paris, en présentant à la presse les chiffres de l’activité immobilière francilienne au 2e trimestre 2025.

Un bilan conjoncturel sérieux que les quelques 2000 Notaires du Grand Paris établissent en partenariat avec l’Insee et diffusent de façon régulière à partir des actes authentiques et des avant-contrats de vente signés dans leurs offices, ainsi que des statistiques relatives aux prix de ventes et au nombre de transactions immobilières du territoire.

Marché durablement ralenti

En Ile-de-France, les volumes de ventes des logements anciens ne progressent que de 3% au 2e trimestre. Une hausse qui reste très timide vue que l’activité sur douze mois étant toujours inférieure à 120 000 transactions depuis un an et demi, signe d’un marché durablement ralenti.

Les notaires du Grand Paris insistent sur la dynamique très contrastée selon les territoires qui les empêchent de tirer des conclusions claires sur une éventuelle reprise du marché.

Par exemple, si Paris enregistre une chute de 12% des volumes de ventes, la Grande Couronne s’en sort beaucoup mieux et se démarque par une hausse de 10%.

“Si le marché parisien accuse une baisse, ce n’est pas vraiment le cas du marché francilien. La petite couronne enregistre une légère hausse du volume des ventes, avec une reprise significative dans le Val de Marne, probablement due au rebond causé par l’augmentation des droits de mutation”, expliquent les notaires.

Côté prix, la stabilisation amorcée précédemment se confirme : les prix des appartements restent stables et la baisse sur les maisons est désormais très légère. En revanche, des hausses modérées de prix sont attendues d’ici octobre selon les notaires.

Microclimats des maisons de banlieue

Sur l’ensemble de la région, le marché de la maison individuelle se revigore, avec une augmentation du nombre de ventes de 12% sur un an, aussi bien en petite couronne à +7% qu’en grande couronne à +14%, le marché le plus dynamique ce trimestre.

A l’exception de la Seine-Saint-Denis (-4% sur un an), tous les autres départements voient leur volume de ventes de maisons progresser.

“La maison en grande couronne est la star de ce trimestre car elle reprend des couleurs. En revanche, il y a des microclimats très difficiles à expliquer que ce soit en grande couronne qu’en petite”, notent les notaires.

Révélant les microclimats des maisons de banlieue, certaines communes se démarquent part la vivacité des ventes de pavillons et la hausse des prix, comme Clamart dans les Hauts-de-Seine où les prix ont augmenté de 11,1%, à Champigny-sur-Marne (+6,6%) et au Blanc-Mesnil (3,3%). D’autres, au contraire, enregistrent des chutes considérables comme Colombes (-18,2%), Fontenay-sous-Bois (-10,7%) et Gagny (-9,8%).

Perspectives incertaines

Les avant-contrats signés dans les offices notariaux font effectivement percevoir une légère hausse des prix pour l’automne.

“Nous constatons de grandes disparités locales donc la tendance générale est difficile à sentir. La baisse des taux d’intérêts, conjuguée à la baisse des prix sur certains marchés, a fait reprendre la conjoncture mais on reste à la merci des taux d’intérêts bancaires ”, relèvent toutefois les notaires.

Et si les conditions de financement des crédits immobiliers se sont améliorées en début d’année, le risque de nouvelles hausses de taux d’intérêt dans un contexte politique instable pourrait freiner davantage une dynamique encore fragile.

Les perspectives restent donc incertaines selon les notaires : peu de progression de l’activité anticipée pour les prochains mois, une potentielle légère hausse des prix, un marché locatif de plus en plus tendu et un accès à la propriété toujours limité.