CRITIQUE – Le chanteur britannique dévoile le huitième album de sa carrière. Une ode à l’amour et à son amour, où il alterne entre pop, R&B et musique électronique.
Il compte parmi les artistes les plus écoutés au monde via les plateformes de streaming, aux côtés de The Weeknd, Lady Gaga et Justin Bieber. Vendredi, Edward Christopher Sheeran, dit Ed Sheeran, dévoilera le huitième disque de sa carrière démarrée il y a un peu plus de quatorze ans. Avec PLAY, le natif d’Hellfax (Yorkshire) conte pendant plus d’une quarantaine de minutes son amour à Cherry Seaborn, sa fiancée, alternant entre la pop, le R&B et la musique électronique. Un album riche en émotions, où, en treize morceaux, le chanteur britannique promet un voyage passant adroitement du rire aux larmes.
Cet été, Ed Sheeran esquissait les contours de son projet, teintant de rose les tendances YouTube avec les clips vidéo d’Azizam, Sapphire, Old Phone et A Little More. Le premier des quatre « tubes », voulant dire « ma bien aimée », a été un succès planétaire avec quelque 275 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming musical. Dynamisé par la guitare acoustique du chanteur, qui l’accompagne depuis des années des studios à la scène, mais aussi par les basses, le morceau invite à ouvrir pleinement son cœur.
Ed Sheeran – Azizam (2025)
Diversité musicale
La première partie de PLAY s’inscrit dans cet esprit : rapide, entêtant, dansant et libérateur. Dès la deuxième minute du morceau Opening, titre d’introduction, l’interprète de Shape of You opère un virage vers un R&B aux accents hip-hop. Il déballe une quantité infinie de mots en seulement quelques secondes, passant presque d’Ed Sheeran à Central Cee, son compatriote rappeur auteur du hit Doja en 2022. Sauf que le chanteur du Yorkshire garde sa personnalité. Sa voix sublime la partie rappée. Elle lui permet également d’inclure deux interludes chantés au sein du morceau.
Cette « connotation R&B » revient dans le refrain du single suivant, intitulé Sapphire. Les fans d’Ed Sheeran ont découvert cette chanson début juin, à travers une vidéo enregistrée dans les plus beaux paysages du Japon, d’Hong Kong, de Singapour et d’Indonésie. Les différentes cultures musicales de ces quatre pays sont, par ailleurs, représentées dans l’instrumental de Sapphire. De quoi avoir envie de voyager. Cette diversité est également recherchée dans Symmetry, cinquième titre de l’album, où Ed Sheeran pose sa voix sur une rythmique très orientale, accompagnée de quelques notes de violons, de tam-tam et de chœurs synthétisés.
Ed Sheeran a lancé sa carrière en 2011.
Petros Studio
De même dans le dixième morceau Don’t Look Down où le chanteur monte dans les aigus et voyage sans limite à travers le désert. La tonalité de la musique fait étroitement penser à celle de Patience de DJ Snake et Amadou et Mariam, sorti en juin dernier. Le disque impose, en partie, une ambiance festive et estivale. Batterie et trompette s’invitent sur A Little More, où figure de nouveau un passage rappé. L’artiste britannique l’a dévoilé il y a quelques semaines sur les plateformes, invitant Rupert Grint, interprète de Ron Weasley dans la saga Harry Potter, à jouer un rôle dans le clip vidéo. Cette association avait porté ses fruits quatorze ans auparavant sur le single Lego House.
Ode à l’amour et à la nostalgie
Mais PLAY sait aussi être calme. Une certaine douceur apparaît sur la seconde partie du disque, où l’artiste dépeint son amour. La joie et l’aventure laissent place à la mélancolie. Slowly, avec ses airs délicats de guitare, est empreint de nostalgie. Ed Sheeran y évoque la difficulté de partir loin de celle qu’il aime, de la perdre à jamais. « Une vie sans toi n’est pas ce que j’ai envie de vivre », dit-il sur un rythme lent, presque triste. In Other Words, il récidive avec piano et violons. « Donne-moi ta main pour toujours/Donne-moi ton temps/Donne-moi toutes tes peines », sont quelques-unes des paroles entonnées par Sheeran.
Ed Sheeran donnera un concert au Zénith de Paris le 1er décembre dans le cadre de sa tournée européenne des « petites salles ».
Petros Studio
Il y a aussi Old Phone, où le chanteur britannique explique vouloir « passer à autre chose » après avoir retrouvé les conversations avec son ex et ses anciens amis sur un vieux téléphone. La nostalgie, toujours. Il se lance même dans un a cappella d’une quinzaine de secondes. « Pour toujours », dira-t-il à propos de son amour pour la femme qu’il chérit dans l’avant-dernier morceau de l’album. Puis, avec une voix synthétisée par les logiciels de mastering, le Britannique viendra conclure en déclarant son amour éternel pour sa dulcinée, qui ira jusqu’aux frontières du paradis, dans Heaven.
Après huit albums et une panoplie de tubes sortis depuis 2011, Ed Sheeran vient peut-être de donner à ses fans, les « Sheerios », le projet le plus abouti de sa carrière. Avec PLAY, le chanteur parvient à naviguer entre les genres musicaux, mais également à varier les rythmiques. Certains morceaux remuent la tête. D’autres poussent à la réflexion. Il s’inscrit dans un cadre intemporel, aussi estival qu’hivernal, qui fera fureur en soirée comme en voiture. Les deux années depuis son dernier album Automn Variations, son plus gros échec commercial, n’ont pas été perdues.
Ed Sheeran – A Little More (2025)