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L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro lors d’une visite à Washington avec Donald Trump, photographiés ici en mai 2019.
INTERNATIONAL – Les États-Unis promettent déjà des représailles. L’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a été condamné à 27 ans de prison ce jeudi 11 septembre à son procès pour tentative de coup d’État. Après sa défaite en 2022, il était accusé d’avoir voulu empêcher le retour au pouvoir du président élu Luiz Inacio Lula da Silva.
Le président américain Donald Trump, qui avait tout fait ces dernières semaines pour éviter cet épilogue à son allié d’extrême droite, a qualifié la condamnation de Bolsonaro de « très surprenante ». « Ça ressemble vraiment à ce qu’ils ont essayé de faire avec moi », a accusé le président américain lors d’un échange avec la presse.
Par un score de 4 à 1 après le vote du juge Cristiano Zanin, cinquième et dernier magistrat à se prononcer, la Cour suprême a déclaré coupable l’ex-président (2019-2022), âgé de 70 ans, le condamnant précisément à 27 ans et trois mois de prison.
Reconnu chef d’une « organisation criminelle » ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir », Jair Bolsonaro risquait jusqu’à 43 ans de prison. C’est la première fois qu’un ancien chef de l’État devait répondre à de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985).
Des recours de la défense
Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à son procès, Jair Bolsonaro n’était pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.
La défense de l’ancien président a annoncé qu’elle allait déposer des recours quelques heures après la décision, inspirée par le seul juge ayant voté pour l’acquittement, Luiz Fux, qui avait évoqué un manque de preuves.
« La défense considère que les peines prononcées sont incroyablement excessives et disproportionnées et, après avoir analysé les termes de l’arrêt, elle déposera les recours appropriés, y compris au niveau international », selon un communiqué publié sur le réseau social X par Fabio Wajngarten, collaborateur de l’ancien chef d’État.
Trump avait dénoncé une « chasse aux sorcières »
L’affaire Bolsonaro est donc aussi à l’origine d’une crise sans précédent entre la première puissance d’Amérique latine et les États-Unis.
Dénonçant une « chasse aux sorcières » contre son allié d’extrême droite, le président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50 % sur une part importante des exportations brésiliennes.
Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l’un d’entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.