Le taux de survie du cancer du sein n’a cessé de s’améliorer ces dernières années. Toutefois, en cas de récidive, la prise en charge est généralement à vie, pour mettre le cancer en sourdine.

Un essai clinique inédit apporte de l’espoir dans ce domaine. Ses conclusions, publiées dans la revue Nature Medicine (Source 1), indiquent qu’il est non seulement possible d’identifier les survivantes du cancer du sein ayant un risque accru de récidive, mais aussi d’agir efficacement sur les cellules cancéreuses dormantes repérées.

Un taux de survie à trois ans sans récidive

L’essai clinique de phase II a été mené auprès de 51 femmes survivantes d’un cancer du sein. Chez 80 % des participantes chez qui une récidive a été constatée, des médicaments ont permis d’éliminer les cellules tumorales dormantes repérées. Le taux de survie à trois ans sans récidive de la maladie était supérieur à 90 % chez les patientes ayant reçu un seul médicament et à 100 % chez celles ayant reçu les deux médicaments testés ici (l’hydroxychloroquine et l’Everolimus).

« La peur persistante d’une récidive du cancer est quelque chose qui plane sur de nombreuses survivantes du cancer du sein après avoir célébré la fin du traitement », a déclaré la chercheuse principale de l’étude, le Dr Angela DeMichele, dans un communiqué (Source 2). « À l’heure actuelle, nous ne savons tout simplement pas quand ni si le cancer réapparaîtra – c’est le problème que nous cherchons à résoudre. Notre étude montre que la prévention des récidives par la surveillance et le ciblage des cellules tumorales dormantes est une stratégie très prometteuse, et j’espère qu’elle suscitera davantage de recherches dans ce domaine », a-t-elle ajouté.

La phase de dormance, une fenêtre clé pour agir

Les scientifiques soulignent que, lors d’une récidive, la phase où les cellules tumorales sont en dormance est cruciale. Car une fois qu’elles se multiplient et circulent dans le sang, elles peuvent entraîner des métastases, et donc nécessiter une prise en charge plus lourde, et un pronostic plus sombre. C’est pourquoi il est crucial d’identifier ces cellules dormantes avant leur « réveil », pour agir au plus tôt et limiter les récidives.

« Nos recherches montrent que cette phase dormante représente une opportunité d’intervenir et d’éradiquer les cellules tumorales dormantes avant qu’elles n’aient la chance de revenir sous la forme d’une maladie métastatique agressive », a déclaré le Dr Lewis Chodosh, coauteur de l’étude. « Étonnamment, nous avons découvert que certains médicaments qui ne sont pas efficaces contre les cancers en développement actif peuvent être très efficaces contre ces cellules dormantes. Cela nous indique que la biologie des cellules tumorales dormantes est très différente de celle des cellules cancéreuses actives », a-t-il précisé.

L’équipe de recherche a d’ores et déjà annoncé recruter des patientes pour deux études plus vastes, afin de valider et d’enrichir leurs résultats.