L’Usap s’est évertuée à travailler son organisation globale après le revers subi face à Bayonne. Si certaines pistes font état de basiques à la hausse, le contenu devra s’améliorer sensiblement face au champion de France pour tenir la distance. État des lieux.
« Si on ne prend du plaisir à tenir le ballon, à améliorer nos skills et notre jeu, alors cela va être très pauvre et nous allons en prendre 50 contre le Stade toulousain. » : par ces déclarations à la sortie de la rencontre face aux Bayonnais, le manager Franck Azéma avait dressé un constat lucide sur la production de son équipe. Généreuse, disposant d’un alignement digne de ce nom, dans la capacité de se créer des situations à foison. Mais terriblement maladroite, avec cette gestuelle technique aléatoire sur certaines fixations, des angles de courses moins pertinents et au final, un réalisme qui n’a pas forcément rémunéré l’investissement perçu face aux Basques. Le groupe savait à quoi s’attendre comme programme dans la semaine et les axes de travail à optimiser.
Pendant le déroulé des séances depuis lundi, les sang et or furent aussi privés de deux joueurs déterminants, à savoir Posolo Tuilagi (absence estimée à trois semaines), et surtout Jake McIntyre, victime d’une rupture des ligaments croisés et dont le retour n’est pas envisagé avant mars 2026. La question d’un joker médical est en discussion en interne, sachant que le marché est plus que restreint à cette période de l’année sur ce poste. L’arrière Théo Forner manquait également à l’appel et devrait revenir sur les prés à partir de la semaine prochaine, alors que James Hall se ressentait d’un coup à la cuisse après la rencontre, et que Tristan Tedder se testera jusqu’à la dernière minute. L’information principale étant la montée en puissance de Jamie Ritchie. La recrue phare de l’intersaison peaufine son physique et son intégration sur la feuille de match interviendra soit en Haute-Garonne, soit pour la réception du Racing 92 lors de la prochaine journée.
« Le score sera anecdotique »
Si l’on ôte le succès irrespirable mais vital à Grenoble lors du dernier access match en juin dernier, Perpignan n’est plus parvenu à s’imposer à l’extérieur depuis avril 2024 et un succès à Montpellier (20-25). Une traversée du désert pas innocente quand le besoin de chasser des points à l’extérieur se précise. « Ce ne sera pas l’endroit le plus simple, explique l’entraîneur David Marty. On ira se tester en tant que groupe, dans l’état d’esprit. Nous avons pas mal de choses à nous faire pardonner. Quand tu sors d’une déception comme contre Bayonne, la pression on ne l’aura pas à Toulouse. Il n’y aura pas énormément de changements, on reste sur de la concurrence saine pour que tout le monde puisse se mettre au service de l’équipe. »
Alors que l’Usap ne s’est imposée à Toulouse qu’une seule fois depuis l’ère professionnelle (18-19 en 2013), le défi sera forcément colossal, surtout après la production des hommes d’Ugo Mola dimanche dernier à Clermont. Mattéo Le Corvec, le troisième ligne donnait quelques clés pour ce duel : »On doit se retrouver en tant qu’équipe. Quelques garçons comme moi sont arrivés à l’intersaison et on doit faire corps. Le score sera anecdotique, l’important sera le combat, les phases de collisions, et de se construire une confiance pour la suite. On a vraiment besoin de se remettre la tête à l’endroit. Peu importe l’équipe en face, le staff nous a clairement demandé de nous libérer. »
Après tout, les Catalans font bien jeu égal dans le championnat domestique depuis leur retour dans l’élite du rugby en 2022. Les Perpignanais n’ont plus perdu face aux Haut-Garonnais depuis cette date à domicile, même si les différentes pérégrinations n’ont pas été couronnées de succès, ni de point de bonus. Perpignan sera-t-il en mesure de renverser la table ?