« Nous sommes dans une situation problématique, avec une présence régulière de mineurs dans les services de psychiatrie adulte. 208 d’entre eux ont été concernés en 2023 en Loire-Atlantique, alors qu’ils devraient être hospitalisés avec leurs pairs. Il est très important que les jeunes aient ce premier contact avec la psychiatrie dans de bonnes conditions (groupe de pairs, soins spécifiques). Si leur premier contact les renvoie à des pathologies mentales avérées chroniques, cela leur donne une image extrêmement lourde et stigmatisante de la maladie mentale. Cela peut renforcer le déni des troubles et aggraver le retard aux soins. Deuxièmement, nous constatons une augmentation très nette des jeunes qui sont en situation de détresse psychologique depuis la pandémie, qui se traduit par une augmentation de 10% des 15-18 ans entre 2021 et 2023 aux urgences médico-psychologiques du CHU de Nantes. Troisièmement, il s’agit d’une situation de perte de chances, car il faut le rappeler : 80% des pathologies psychiatriques commencent entre 15 et 25 ans. Durant cette période de vulnérabilité, malheureusement, seulement un quart des jeunes a recours aux soins, eu égard à une mauvaise représentation de la maladie mentale et une difficulté d’accès aux soins. Il faut aussi savoir que la Loire-Atlantique est sous-dotée en lits d’hospitalisation. Cette unité répond donc à un vrai besoin de santé publique. »