PAVEL BEDNYAKOV / AFP
Vladimir Poutine et son pays sont accusés de tester les limites de l’alliance de l’Otan avec cette récente incursion de 19 drones dans le ciel polonais, bien que Moscou réfute ces accusations.
INTERNATIONAL – Tête-à-tête diplomatique entre Paris et Moscou. L’intrusion de 19 drones présumés russes dans l’espace aérien polonais dans la nuit de mardi à mercredi continue de créer des remous sur la scène internationale, en pleine guerre en Ukraine et après les vives critiques du président ukrainien sur le « manque d’action » des dirigeants occidentaux après cette intrusion attribuée à la Russie.
Dans ce climat toujours aussi tendu autour de cette affaire où Varsovie accuse directement Moscou d’une agression délibérée sur son territoire, la France se joint à la Pologne pour recadrer la Russie. Au micro de France Inter ce vendredi 12 septembre, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot en a profité pour annoncer la convocation de l’ambassadeur de Russie en France ce vendredi au ministère français des Affaires étrangères.
L’occasion pour les deux pays d’évoquer cette incursion de drones en Pologne, dont Moscou rejette la responsabilité, accusant plutôt la Pologne de répandre des « mythes » pour intensifier la guerre en Ukraine. L’ambassadeur de la Russie « sera convoqué ce matin. Nous allons lui dire (…) que nous ne nous laisserons pas intimider », a donc indiqué le ministre des Affaires étrangères sortant. « Intentionnelle ou non, accidentelle ou non, tout cela est très grave. Tout cela est absolument inacceptable. Tout cela vient s’ajouter aux innombrables provocations de Vladimir Poutine », a-t-il jugé.
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Ces incursions ne sont pas nouvelles, a également déploré le ministre démissionnaire. « C’est une stratégie délibérée de la Russie pour nous intimider, pour nous tester. »
Si la condamnation est unanime chez les alliés européens, Jean-Noël Barrot a ajouté que la France avait « immédiatement marqué sa disponibilité pour contribuer davantage encore au renforcement de la protection de ce qu’on appelle le flanc Est de l’OTAN, c’est-à-dire l’est de l’Europe ». Raison pour laquelle, le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi soir que la France allait déployer trois chasseurs Rafale qui auront « pour mission la détection et, le cas échéant, la destruction de vecteurs de drones qui menaceraient le territoire polonais ».
Une « erreur » ? Pas pour Varsovie
Interrogé également sur les critiques de Kiev sur l’absence de réactions concrètes de la part des Européens, Jean-Noël Barrot a rétorqué que des avions néerlandais et italiens avaient déjà abattu des drones russes « à quelques dizaines de kilomètres dans la profondeur du territoire polonais ». « C’est une réaction très forte », a-t-il estimé, au moment où la Pologne a annoncé avoir saisi en urgence le Conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunira ce vendredi.
Ces derniers jours et avant Paris, la Pologne, la Suède, les Pays-Bas, la République tchèque, la Roumanie, la Belgique et l’Espagne ont déjà convoqué les ambassadeurs de Russie ou les chargés d’affaires des représentations diplomatiques russes. Il faut dire que la Russie reste bien muette sur le sujet. Même si elle peut compter sur la défense inattendue de Donald Trump qui, après un premier message lunaire sur le sujet, a laissé entendre que la présence d’une vingtaine de drones dans le ciel polonais pourrait résulter d’une « erreur ».
« Cela a pu être une erreur. Mais quoi qu’il en soit, je ne suis pas content de quoi que ce soit dans cette situation », avait répondu le président américain jeudi soir devant la presse.
Des propos du locataire de la Maison Blanche qui n’ont clairement pas plu au Premier ministre polonais Donald Tusk, qui s’est fendu sur X d’une réponse sèche à l’encontre de son homologue américain. « Nous aussi préférerions que l’attaque de drones contre la Pologne soit une erreur. Mais ce n’en est pas une. Et nous le savons », a-t-il lâché.
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Désormais Donald Tusk compte surtout sur cette réunion d’urgence des nations unies − prévue dans la soirée − pour « attirer l’attention du monde entier sur cette attaque sans précédent menée par des drones russes contre un pays membre non seulement de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne et de l’Otan ».