Par

Théo Zuili

Publié le

12 sept. 2025 à 11h14

Maëlle, étudiante originaire de Montpellier venue entamer ses études supérieures à Lyon, a déchanté en découvrant l’état de son logement étudiant. Arrivée le 1ᵉʳ septembre pour effectuer ses études à l’université Lyon 3, la jeune de 18 ans refuse de dormir dans sa chambre du Crous, où des cafards et punaises de lit pullulent.
Il apparaît que le bâtiment E de la résidence Jussieu, sur le site de la Doua à Villeurbanne, est l’un des plus touchés malgré d’importants moyens mis en place.

Une étudiante à Lyon dénonce une invasion de punaises de lit et cafards dans son studio étudiant du Crous.
L’étudiante compte déménager dès que possible et espère trouver rapidement un autre logement social. (©Théo Zuili / actu Lyon)« Impossible de dormir ici »

Accompagnée par sa mère lors de son emménagement, Maëlle mesure rapidement l’ampleur de l’infestation. Des taches de sang constellent le matelas fourni par le Crous. « Je m’aperçois qu’il y a des cafards dans la chambre au niveau du frigo et au sol qui se baladent », appuie sa maman.

Cette dernière ne perd pas de temps pour écrire au Crous et vaporiser des produits chimiques dans la chambre. « Ça fait aussi ressortir des punaises de lit. J’en retrouve de nombreux morts le lendemain, jusque dans le couloir. » Des vivants, aussi : « Pas possible, il y en a trop. »

L'usage de produits chimiques et fumigènes ne permet pas l'éradication des insectes :
L’usage de produits chimiques et fumigènes ne permet pas l’éradication des insectes : « C’est tout le bâtiment qui est infesté », dénonce la maman. (©Théo Zuili / actu Lyon)

« S’ils sortent autant le jour, imaginez la nuit. Ma fille ne peut pas intégrer les lieux ! » Par chance, Maëlle peut être logée par une cousine à proximité. « Apparemment, ça dure depuis des années, ils font des signalements, des traitements, et les produits ne marchent pas. C’est fou ! Il y a des étudiants qui arrivent ici sans parents, sans moyens d’aller autre part et personne ne se sent concerné par leur problème. »

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« Les infestations de cafards sont malheureusement récurrentes et endémiques, et l’été est particulièrement propice à leur multiplication. Nous travaillons avec un prestataire qui passe 4 fois par an dans toutes les zones humides des logements (salles de bain) et espaces communs (cuisine) pour un traitement préventif », répond le Crous à actu Lyon.

Sur places, quelques heures après l’intervention d’une société anti-nuisibles, le studio n’est toujours pas désert. À l’ouverture du frigo vide, une poignée de cafards s’éparpille.
Sur places, quelques heures après l’intervention d’une société anti-nuisibles, le studio n’est toujours pas désert : à l’ouverture du frigo vide, une poignée de cafards s’éparpille. (©Théo Zuili / actu Lyon)

« Malheureusement, aucun traitement n’a d’effet définitif, notamment si de la nourriture est laissée accessible dans les chambres et les cuisines. Nous sommes néanmoins conscients qu’il s’agit d’une véritable préoccupation pour les étudiants et toute nouvelle présence de nuisibles signalées est prise en charge avec 2 à 3 passages du prestataire pour un traitement curatif », assure le Crous.

Des étudiants qui s’en accommodent

« On nous dit de juste nettoyer et qu’on n’en aura pas. On a juste posé les affaires et payé un loyer de 292€ pour avoir une chambre inhabitable. » Si Maëlle cherche à déménager, d’autres étudiants rencontrés sur place n’ont pas d’autre choix que de s’en accommoder.

Le Crous a mandaté une première intervention anti-punaises de lit et cafards une semaine après l'emménagement.
Le Crous a mandaté une première intervention anti-punaises de lit et cafards une semaine après l’emménagement. (©Théo Zuili / actu Lyon)

Tout le parc du Crous n’est pas concerné : « Je vis à côté dans un bâtiment rénové récemment et c’est nickel », indique un jeune. Le Crous fait état « d’un taux d’infestation de 2,3% en octobre 2023, ramené à 1% en avril 2024 puis 0,8% en mars 2025 ».

Impossible pourtant de proposer des relogements, avec un taux d’occupation à 100% à la rentrée. « Les bâtiments plus récents sont effectivement moins impactés par les infestations, mais ne sont pas pour autant épargnés. Nous regrettons cette situation et nous mettons tout en œuvre pour y remédier avec les moyens disponibles sur le marché. Le Crous de Lyon poursuit en parallèle sa politique de réhabilitation des résidences les plus anciennes et de construction de nouveaux logements. »

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