Elle avait perdu son travail du jour au lendemain. En avril 2019, une responsable RH dans un supermarché des Yvelines avait été virée à cause de sa relation extraconjugale avec son patron. Comme le rapporte Le Parisien ce vendredi, elle a contesté son licenciement soudain et vient, six ans plus tard, d’obtenir gain de cause.

Leur liaison, qui durait depuis un peu plus d’un an, a été découverte par la femme du patron, également directrice de l’entreprise. « Dès demain, tu viens et je te fais signer ta lettre de licenciement », lui avait-il aussitôt envoyé par SMS. « Quand je suis arrivée le lendemain à 6 heures, j’ai réclamé une rupture conventionnelle. Il m’a dit non et m’a demandé de rédiger ma propre lettre de mise à pied », poursuit-elle.

20.000 euros de dommages et intérêts

Licenciée pour faute, la salariée a saisi le tribunal des prud’hommes, qui lui a donné raison et invalidé le motif. Mais son patron a refusé de payer ses indemnités. Elle a donc ensuite saisi le juge d’exécution des peines, puis la Cour d’appel. À chaque fois, elle a obtenu gain de cause. Mais son avocate a décidé d’aller plus loin et lui a proposé de saisir la Cour de cassation.

Dans son arrêt du 4 juin, celle-ci a à son tour donné raison à l’ancienne employée. « Le salarié a droit, même au temps et au lieu de travail, au respect de l’intimité de sa vie privée, et l’employeur ne peut, sans violation de cette liberté fondamentale, fonder un licenciement sur un fait relevant de l’intimité de la vie privée du salarié », était-il écrit dans cet arrêt relayé par nos confrères.

Son ancien employeur a été condamné à lui verser 20.000 euros de dommages et intérêts. « Le licenciement avait été grossièrement habillé par des motifs professionnels mais le problème de ce dossier, c’est la concomitance. Il faut reprendre la chronologie : l’épouse découvre une liaison et le lendemain, ma cliente est licenciée », a déclaré son deuxième avocat.