Cet homme de 45 ans, réfugié en France, a été tué d’un coup de machette à la gorge, mercredi soir, alors qu’il rentrait chez lui, dans le quartier de Gorge de Loup, en se filmant sur le réseau social TikTok où il témoignait de sa foi chrétienne.
Au pied du métro Gorge de Loup, sur le seuil de l’immeuble où Ashur Sarnaya a été tué mercredi, personne ne comprend cette fin tragique. Les voisins de cet Irakien de 45 ans, poignardé à la machette dans son fauteuil roulant, le décrivent comme un homme «très gentil», «discret », «qui ne faisait de mal à personne». Entré sur le territoire français en 2014 avec un visa polonais, il avait obtenu en 2016 le statut de réfugié en raison de son appartenance religieuse. Son titre de séjour était valable jusqu’en 2026. «Complètement dépendant de son fauteuil roulant», il était apprécié dans le quartier, de ses voisins au gérant de la supérette Casino, qui ne pouvait cacher son émotion après le drame.
Sourire bonhomme derrière sa barbe blanche, Ashur vivait dans un ensemble social de trois bâtiments. Les riverains évoquent un quotidien sans tension particulière depuis le démantèlement d’un point de deal précédemment installé au pied de l’immeuble. Tous voyaient le visage rond d’Ashur s’animer en parlant au téléphone ou lors de ses lives TikTok, dans lesquels il entonnait des chants religieux et témoignait de sa foi chrétienne. C’est au cours de l’une de ces diffusions, en direct, qu’il a été tué mercredi soir, en rentrant à son domicile.
Tué en direct
Une vidéo – que la préfecture du Rhône a demandé de ne pas relayer – montre les derniers instants d’Ashur. Il y apparaît face caméra, le visage ensanglanté par le coup qu’il vient de recevoir, se tenant la gorge avec sa main. Le motif religieux est aujourd’hui exploré par les enquêteurs, comme d’autres. En l’état actuel des investigations, rien ne permet de l’accréditer. Plusieurs sources policières appellent d’ailleurs à la plus grande prudence concernant cette piste. «Aucune hypothèse n’est écartée à ce stade», indique le parquet de Lyon.
Les investigations se poursuivent pour identifier l’auteur du coup de machette et le retrouver afin d’éclaircir ses motivations. En situation régulière en France et sans casier judiciaire, Ashur vivait avec sa sœur depuis quelques années au 51, rue Sergent Michel Berthet, dans le 9e arrondissement de Lyon. Celle-ci travaille et s’occupait de lui. «Je ne pense pas qu’il avait de problèmes, ça fait des années qu’il habitait là, il sortait faire son petit tour et il rentrait. Ce sont des gens très calmes, très discrets», confie une voisine, la trentaine, qui a alerté son mari après avoir entendu des cris, mercredi soir. Ashur n’avait a priori pas d’ennemi connu. Depuis mercredi soir il reçoit de nombreux messages d’hommages sous ses vidéos en ligne.