Six ans après la première campagne de nettoyage à l’initiative de l’Union nautique marseillaise (UNM) en 2019, qui avait sorti 7 tonnes de déchets de l’eau, cinq clubs de voile et cinq associations (MerVeille, 1 déchet par jour, Béa, Boud’mer et la SNSM – Les Sauveteurs en mer) tenteront de rendre, ce samedi 12 septembre entre 9 h et midi, son éclat au Vieux-Port.
« Une batterie peut polluer un million de litres d’eau »
Une centaine de bénévoles devraient rallier le Vieux-Port, côté hôtel de ville (2e). Une petite dizaine de plongeurs de l’UNM participeront à l’opération pour remonter des déchets. À la tête de l’association 1 déchet par jour, Jérôme Ziolkowski, espère ainsi « relancer un mouvement écologiste » pour « fédérer d’ici un an tous les clubs nautiques du Vieux-Port autour d’une grosse opération annuelle de dépollution » dans ce qui est « le poumon de Marseille, en contrebas de son cœur, la Bonne Mère« .
Équipés de grappins et de quoi pêcher à l’aimant, les bénévoles auront la (lourde) tâche de sortir les milliers de kilos de déchets au fond de l’eau après les pluies du 1er septembre, qui avait provoqué le report de la rentrée scolaire. « On ne peut pas faire grand-chose face aux contraintes de l’aménagement urbain et du déversement « naturel » des poubelles dans le Vieux-Port, mais on peut sensibiliser les gens », espère Jérôme. La priorité, pour ce travailleur associatif, « est de responsabiliser les concessionnaires de vélos et de trottinettes », puisque « d’année en année, on trouve des dizaines de modèles sous l’eau, alors qu’une batterie peut polluer un million de litres d’eau« , chiffre-t-il.
« Les incivilités ne sont pas une excuse pour se dédouaner »
Camille, membre de l’association MerTerre, qui vise à sensibiliser sur le sujet de la réduction des déchets, met en lumière « l’impact irréversible des additifs chimiques, comme les peintures, les colles, et des substances chimiques des batteries sur tous types d’espèces sous-marines quelles qu’elles soient ». Elle ajoute « qu’aucun plastique n’est recyclable à 100%. Ça, c’est un mythe inventé par le lobby du recyclage », accuse-t-elle.
Du côté de Voi, dont les trottinettes sont louées en libre-service à Marseille, on assure « qu’un ramassage effectué par les plongeurs de la Société nautique de la Corniche a lieu tous les mois ». « On ne peut pas involontairement jeter une trottinette à l’eau puisqu’elles sont lourdes et bloquées à distance quand on les approche de l’eau », insiste la marque aux modèles orangés, qui met en avant les incivilités. Toutefois, d’après les associations mobilisées ce samedi matin, « les incivilités ne sont pas une excuse pour se dédouaner : les opérateurs de trottinettes doivent fournir les moyens pour tirer de l’eau le plus vite possible les trottinettes, et trouver la solution pour que ça n’arrive plus ».