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Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le 12 septembre 2025 à 20h20
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Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, marche dans la résidence d’État Diaoyutai à Pékin, le 2 septembre 2025. MAXIM SHEMETOV / AFP
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Le Kremlin a estimé ce vendredi 12 septembre que les négociations de paix avec Kiev étaient en « pause », le président ukrainien assurant pour sa part que l’objectif de son homologue russe restait d’« occuper toute l’Ukraine ».
En quête depuis des mois d’une issue rapide au plus grave conflit en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, le président américain Donald Trump a lui prévenu que sa patience à l’égard de Vladimir Poutine s’épuisait « rapidement ».
Parallèlement, la Russie et la Biélorussie, son allié fidèle, ont entamé ce vendredi des exercices militaires conjoints qui suscitent l’inquiétude de leurs voisins membres de l’Otan, quelques jours après l’intrusion sans précédent de drones russes sur le territoire polonais.
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Poutine veut « occuper toute l’Ukraine », affirme Zelensky
Les tentatives de trouver une issue diplomatique au conflit ont pour l’heure échoué, tant les positions de Moscou et de Kiev sur la fin de la guerre, les modalités d’un cessez-le-feu ou d’une rencontre entre leurs deux dirigeants sont diamétralement opposées.
Face à ce constat, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé ce vendredi qu’« on peut plutôt parler d’une pause » dans les négociations, même si une reprise est possible.
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« On ne peut pas voir la vie en rose et s’attendre à ce que le processus de négociation donne des résultats immédiats », a-t-il ajouté lors d’un briefing auquel participait l’AFP.
Pour Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine veut « occuper toute l’Ukraine » et ne s’arrêtera pas tant que son but ne sera pas atteint, même si Kiev acceptait de céder certains de ses territoires dans le cadre d’un accord de paix.
20 % du territoire ukrainien occupé
Il a appelé les Occidentaux à faire pression sur la Chine pour qu’elle use de son influence auprès de la Russie afin de mettre fin à la guerre. Il a aussi jugé que les offensives de l’armée sur le front au cours de l’été « ont échoué », lors d’une conférence à Kiev.
Donald Trump a lui évoqué la possibilité de sanctions à l’égard de la Russie, faute d’avancée, sans une nouvelle fois s’y engager fermement. Il n’a pas non plus épargné Volodymyr Zelensky, l’appelant à faire davantage en glissant qu’« il faut être deux pour danser le tango ».
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La Russie, qui occupe environ 20 % de l’Ukraine, réclame que celle-ci lui cède cinq régions et renonce à intégrer l’Otan. Kiev refuse et réclame le déploiement de troupes occidentales pour se protéger d’une future attaque, idée que la Russie juge inacceptable.
Manœuvres militaires de Moscou et Minsk
Nouvelle source d’escalade, l’intrusion d’une vingtaine de drones dans la nuit de mardi à mercredi dans l’espace aérien polonais a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux.
La Russie a démenti avoir visé la Pologne et accusé Varsovie, qui a dû mobiliser ses avions et ceux de ses alliés de l’Otan pour abattre certains des drones, de n’avoir pas présenté d’éléments prouvant que les engins étaient bien russes.
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Dans ce contexte de tensions, Moscou et Minsk ont lancé ce vendredi leurs grandes manœuvres militaires baptisées Zapad-2025 (« Ouest-2025 », en référence au fait qu’elles se déroulent dans l’ouest de l’alliance russo-biélorusse).
Elles se tiennent jusqu’à mardi en Biélorussie et en Russie ainsi qu’en mer de Barents et mer Baltique. Une partie a lieu dans la région bélarusse de Grodno, proche de la Pologne et de la Lituanie, selon Minsk.
Aucune « menace militaire immédiate », selon l’Otan
Moscou et Minsk ont nié tout but offensif, mais la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays membres de l’Otan et voisins de la Biélorussie, ont restreint le trafic aérien.
La Pologne a aussi fermé sa frontière avec la Biélorussie et affirmé que quelque 40 000 soldats devraient être présents près de cette zone pendant les manœuvres.
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L’Otan a en revanche dit ne voir aucune « menace militaire immédiate » posée par ces exercices.
Les exercices Zapad sont habituellement organisés tous les quatre ans, et cette édition est la première depuis le début du conflit.
Celle de 2021 avait mobilisé environ 200 000 militaires russes, quelques mois avant le lancement de leur assaut contre l’Ukraine.
Cette fois, l’ampleur des exercices devrait être bien plus réduite, des centaines de milliers de soldats russes étant déployés en Ukraine.
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Le Nouvel Obs avec AFP