Une nouvelle étude menée avec un supercalculateur remet en cause l’hypothèse d’une collision géante entre Jupiter et une planète rocheuse de dix masses terrestres. Les chercheurs démontrent que la structure interne diluée de la géante gazeuse ne résulte pas d’un impact brutal mais d’un processus beaucoup plus lent et continu.

Illustration d’une planète entrant en collision avec Jupiter, une scène cosmique hypothétique.Une vision artistique d’une collision planétaire avec Jupiter, inspirée des anciennes théories sur sa formation – DailyGeekShow.com

Juno prouve que Jupiter possède un cœur dilué et surprenant

La sonde Juno de la NASA a livré des données gravimétriques inédites sur l’intérieur de Jupiter. Les analyses ont révélé que son cœur est dilué et non compact comme le prévoyaient les modèles standards. Ce constat a bouleversé les attentes, car les théories classiques imaginaient un noyau rocheux dense recouvert d’hydrogène et d’hélium.

Pour expliquer ce profil étrange, une hypothèse avancée en 2019 proposait qu’un embryon planétaire massif ait percuté Jupiter dans ses premiers millions d’années, mélangeant ainsi le noyau avec ses couches externes.

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Les nouvelles simulations démontrent qu’un impact ne peut pas expliquer le cœur dilué

Une équipe internationale a testé ce scénario avec des outils plus puissants. Les simulations, menées sur le supercalculateur DiRAC Cosma, montrent que l’impact détruit bien le noyau. Mais en quelques heures seulement, la roche et la glace se séparent de l’hydrogène et de l’hélium. Le noyau se reforme alors avec une limite nette, ce qui contredit directement les observations fournies par Juno.

En clair, un choc frontal massif ne peut pas expliquer le cœur dilué. Les résultats suggèrent au contraire que ce profil interne s’est construit de manière progressive et lente, au fil de milliards d’années, plutôt qu’en un événement unique.

Les supercalculateurs révèlent l’évolution lente de Jupiter

Ces conclusions ont été obtenues grâce au code de calcul Swift, spécialisé dans les impacts planétaires. La précision de ce modèle a permis de suivre l’évolution des matériaux après collision avec un réalisme inédit.

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Les chercheurs montrent ainsi que la transition entre noyau et enveloppe de Jupiter est le résultat d’une évolution continue et non d’un cataclysme.

Cette étude illustre la puissance des supercalculateurs qui permettent de trier les hypothèses en astronomie. Grâce à ces outils, les scientifiques peuvent aujourd’hui reconstruire l’histoire des planètes géantes et éliminer des scénarios trop simplistes.

De nouveaux mécanismes expliqueraient la dilution du noyau

Si le cœur dilué de Jupiter n’est pas né d’un impact géant, d’autres explications s’imposent. Les chercheurs privilégient désormais des processus internes, comme la diffusion chimique et le mélange gravitationnel progressif. Ces phénomènes pourraient expliquer pourquoi les éléments lourds s’étendent jusqu’à la moitié du rayon de la planète.

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Cette avancée ne concerne pas uniquement Jupiter. Elle transforme aussi notre vision de la formation des planètes géantes dans le Système solaire et des exoplanètes.

Si la dilution d’un noyau peut se produire sans collision, alors des milliers d’astres massifs ailleurs dans la galaxie pourraient avoir connu une évolution similaire.