Posted On 12 septembre 2025
Décidément tout est usé jusqu’à la corde chez les Verts. Après l’opération de Piolle pour recycler le même profil que lui au féminin avec Laurence Ruffin (tentative qu’a fait exploser Lucille Lheureux), voilà que l’adjointe Margot Belair ressort des tiroirs la vieille promesse non tenue de « gratuité » des transports le week-end.
LES VERTS FONT LA LEÇON ALORS QU’ILS ONT SABORDÉ LES TRANSPORTS
Fin août, l’adjointe à l’urbanisme (et chef de file des Verts pour les municipales aux côtés de Laurence Ruffin et Lucille Lheureux qui se font la guerre) s’était déjà fendu d’une tribune avec l’élue communiste Jacqueline Madrennes, signée par les élus métropolitains de gauche, pour donner des leçons sur l’offre de transports en commun alors que c’est bien la gouvernance Verts/LFI du syndicat des transports (SMMAG), avec Yann Mongaburu, qui a paralysé le réseau pour la 1ère fois de son histoire.
Sous la gestion des Rouge/Verts Grenoblois, la part modale des transports en communs stagne.
LA PROMESSE DE GRATUITÉ ENTERRÉE DEUX FOIS…
Elles profitaient alors de l’occasion pour à nouveau agiter l’idée de la « gratuité », cette vieille lune démagogique que brandissent les Verts à chaque élection. Ils l’avaient promis pour les 18-25 ans avant les municipales de 2014 et ne l’ont jamais mise en oeuvre alors qu’ils en avaient tous les moyens (métro, SMMAG). Ils ont récidivé en la promettant pour le week-end en 2020, et n’ont pas davantage tenu leur engagement.
… MAIS LES VERTS LA SORTENT À NOUVEAU
Leur tribune n’a pas suffi. Pour en remettre une couche, Jacqueline Madrennes et Margot Belair ont organisé une conférence de presse et ressortent une nouvelle fois des cartons la lubie de « gratuité » le week-end. Visiblement souffrantes d’amnésie, elles osent aller jusqu’à considérer leur démarche comme « inédite ». Il suffit pour cela de considérer que l’électeur est un poisson-rouge qui ne se souvient pas que les Piollistes avaient déjà promis exactement la même chose il y a 5 ans.
Margot Belair, ici avec l’adjoint Gilles Namur (Verts), les seuls invités à l’inauguration des locaux d’Alternatiba, une officine courroie de transmission des thèses vertes.
SURFER SUR LES PEURS PAR ÉLECTORALISME
Voilà le peu de respect et de considération qu’ont les Verts pour les Grenoblois, se permettant de les tromper avec les mêmes ficelles tous les 6 ans à l’approche des municipales. Pour le reste, on retrouve leurs méthodes habituelles de plus en plus éculées. Pour défendre leur idée, les 2 élues se la jouent anxiogène et agitent les peurs, en estimant qu’il s’agit ni plus ni moins que de « survivre » au réchauffement climatique (Place Gre’net).
LA « GRATUITÉ » NE PERMET PAS DE GAIN POUR LA PLANÈTE
Il semble en effet limpide que des transports en commun « gratuits » le week-end à Grenoble permettront de sauver la planète. Comme d’habitude on ne peut que saluer ce sens de la mesure si caractéristique des Verts. L’argument est d’autant plus bidon qu’une étude du SMMAG avait démontré que la « gratuité » ne permettait aucun gain pour l’environnement puisque les usagers qui se tourneraient alors vers les transports seraient en immense majorité… des cyclistes ou piétons, donc déjà bas carbone.
Le PDU impulsé par Piolle, Yann Mongaburu et leur majorité rouge/verte en 2019 enterre lui-même la gratuité puisqu’il prévoit une participation augmentée des usagers en 2030 : 31 % des couts d’exploitation …
PRIORITÉ AU DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU…
Pour convaincre les automobilistes et donc véritablement lutter contre la pollution, la question du tarif passe bien après celle du développement d’une offre adéquate. Car quel que soit le prix du ticket, si aucune ligne de transport à la fréquence décente ne dessert un quartier, celui qui l’habite ne se tournera pas vers cette solution. L’enjeu est donc le développement du réseau… au point mort depuis 12 ans avec moins d’1km de ligne de tram supplémentaire. Là encore, merci les Verts pour cette paralysie historique.
… QUE LES VERTS ONT LAISSÉ AU POINT MORT
Et pour développer ce réseau, la question est purement financière. On en revient alors à cette promesse de « gratuité », qui porte bien mal son nom : ne pas faire payer le prix de son transport à l’usager revient à en transférer le coût à tous les contribuables, car c’est la collectivité qui prend alors en charge les frais, lui laissant d’autant moins de marges pour investir pour le réseau.
La dette écrasante du SMMAG et sa trajectoire de désendettement, héritage de Piolle/Mongaburu que l’on va se coltiner pour encore des années.
Marges aujourd’hui déjà très contraintes puisque l’endettement du syndicat des transports par Yann Mongaburu (Verts) et son absence d’anticipation d’investissements nécessaires freine énormément la capacité d’action de ses successeurs.
LES ROUGES/VERTS PROMETTENT EN ESPÉRANT QUE LES AUTRES PAYENT
Madrennes et Belair admettent d’ailleurs ne pas avoir d’idée du coût précis de leur mesure. Mais elles souhaiteraient la financer avec le versement mobilité, donc en imposant les entreprises… du Grésivaudan et du Pays Voironnais, puisque cet impôt est déjà à son niveau maximum dans la métropole ! Aucun doute que les élus de ces deux territoires apprécieront la sortie de nos Rouges/Vertes qui prônent la « gratuité » chez elles, en la faisant financer par les voisins.
LA « GRATUITÉ » SERAIT FINANCÉE PAR LE CONTRIBUABLE…
Il y a fort à parier que les élus des communes concernées refuseront. Le prix reposerait alors sur la collectivité. Pour ne pas faire comme le DL qui balance l’idée de « gratuité » aux habitants qui y sont sans surprise plutôt favorable puisque le journaliste ne leur explique rien du mécanisme de financement, un débat éclairé consisterait à expliquer combien ça coûte, et donc au détriment de quoi on pourrait la mettre en place. Un ordre de grandeur : la gratuité totale des transports à Grenoble est estimée à 60 à 80 millions d’euros soit quasi l’équivalent de 2x les recettes de la hausse de taxe foncière des Verts.
Montpellier est souvent pris en exemple par les Verts pour la gratuité (alors que le réseau y est bien moins fourni qu’à Grenoble). Le bilan révèle toutes les failles de l’idée : dégradation de la qualité de l’offre et des conditions de travail des employés de l’opérateur, modèle de financement qui entraine un déficit d’exploitation paralysant les capacités d’investissement pour la maintenance et le développement du réseau, saturation et problèmes de sécurité…
… AU DÉTRIMENT D’AUTRES POLITIQUES PUBLIQUES
Sur quels investissements rognerait-on ? Les dépenses relatives au développement économique, au traitement des déchets, à la culture, au développement du réseau ? Ou augmenterait-on à nouveau les impôts qui pèsent sur les particuliers ou les entreprises ? L’ADTC, association pourtant très proche des Verts ne s’y trompe pas avec sa prise de position contre la « gratuité » cette été en estimant que cela « rendrait impossibles les extensions pourtant indispensables ». Voilà comment devrait-être posée la question.
LES PROMESSES RÉPÉTÉES SONT DE MOINS EN MOINS EFFICACES
Mais rassurez-vous : « il n’y a pas de campagne derrière cette tribune », assurent Jacqueline Madrennes et Margot Belair au Dauphiné Libéré. Ouf. C’est bien de le préciser puisque, pure coïncidence, on entend les Verts agiter la « gratuité » à l’approche de chaque élection municipale. La différence étant qu’après avoir été aux commandes pendant deux mandats sans tenir leurs multiples engagements, les Grenoblois y croient de moins en moins… et à raison, puisque l’état financier des collectivités qu’ils nous laissent permet de moins en moins de réalisations.
La fin de règne est décidément difficile pour les Verts/LFI, entre divisions internes de plus en plus violentes et incapacité à se renouveler, à créer un nouveau narratif, qui les conduit à répliquer en moins bien leurs vieilles recettes. Vivement la clotûre de ce mandat interminable.