Le système mis en place par le dirigeant de la société marseillaise CSV, était simple. Simple et quasiment indolore pour les personnes flouées, au point qu’il a pu durer au moins cinq ans, de 2020 à 2025, avant d’être repéré. Spécialisée dans la réparation d’ordinateurs, de téléphones et de produits informatiques en général, cette société avait mis en place un système de prélèvements bancaires récurrents au titre d’un prétendu contrat d’assurance dit « affinitaire », destiné en principe à couvrir les risques liés à l’achat et à l’utilisation de téléphones portables.

De fait, CSV n’offrait aucune contrepartie en échange de ces faux mandats qui débouchaient sur de vrais prélèvements. L’entourloupe était rendue possible par l’entretien d’un « climat de confusion dans l’esprit du consommateur qui, par le passé, avait déjà souscrit un contrat similaire auprès de la société CWI Distribution », selon le parquet de Marseille (Bouches-du-Rhône). Cette entreprise basée à Aix-en-Provence proposait, elle, de vrais contrats d’assurance casse et vol pour les téléphones portables.

Des prélèvements aux libellés trompeurs

Pour entretenir encore plus la confusion, la société CSV procédait aux prélèvements, dont elle était l’unique bénéficiaire, en utilisant des libellés trompeurs portant des noms d’assurances rassurants comme « Assur », « Asurantik », « Assuranti », « Assura », « Assurtel », « Assurance tel port », « Assurx », « Ass tel port », « Assuros », « Assurik », « Assurb41t » … Qui en fait ne correspondaient à rien.

L’escroquerie aurait pu durer encore longtemps si des consommateurs surpris d’être prélevés sans n’avoir rien demandé ou sans pouvoir faire jouer leur assurance pour leur téléphone n’avaient pas fini par saisir la justice. Le 17 juin, le dirigeant de CSV était finalement placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en mars par le parquet de Marseille pour « escroquerie, blanchiment d’escroquerie et pratiques commerciales trompeuses ».

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La justice a également saisi les comptes bancaires, les biens immobiliers et les cryptomonnaies du dirigeant de l’entreprise pour près de 3,4 millions d’euros. Les investigations, confiées au Groupe interministériel de recherches de Marseille (GIR 13) et à la répression des fraudes, se poursuivent donc afin d’identifier l’ensemble des victimes de cette gigantesque escroquerie présumée.