À l’Espace des Arts du Pradet, l’encre s’imprime sur les peaux. Hier déjà, au milieu de la salle, Romain s’est installé, un peu crispé mais déterminé. À trente ans passés, il a choisi de franchir le pas du premier tatouage. Face à lui, Fanny, tatoueuse chez Airi Tatoo Ink, a ajusté son matériel.

Les gants claquent, la machine s’éveille. Romain inspire, ferme les yeux, puis sourit timidement. « Je voulais quelque chose de symbolique, qui reste discret », glisse-t-il. Le bourdonnement des aiguilles se mêle aux conversations alentour: à quelques mètres, d’autres passionnés se laissent orner le bras, la cheville ou le dos.

Cette convention, qui réunit plus de vingt stands de tatoueurs et perceurs, ainsi qu’une dizaine d’exposants, s’apparente à une petite fourmilière. On y croise des artistes venus de la région mais aussi d’ailleurs, chacun avec son style, ses couleurs, ses traits reconnaissables. Les curieux s’arrêtent, échangent, parfois réservent une place pour un futur projet. L’entrée, fixée à 5 euros, ouvre les portes d’un univers où l’art se vit à même la peau.

Aujourd’hui encore, la journée s’annonce rythmée: une danseuse se produira entre 13h et 16h, tandis qu’un magicien multipliera les tours de cartes et d’illusions de 13h à 19h. Comme la veille, un jury de trois professionnels départagera les créations pour le concours du meilleur tatouage de la journée. Une tombola complète le programme.

« Ce qui nous importe, c’est de créer une ambiance conviviale, comme à Saint-Denis en mai dernier ou lors des événements que nous organisons régulièrement dans les bars », explique l’équipe de Gold D Events.

Pendant ce temps, Romain jette un œil à son bras, encore rouge mais déjà marqué par le trait sûr de Fanny. Le premier dessin de sa vie, gravé pour toujours. Dans la salle, certains visiteurs s’arrêtent pour observer. Lui, visiblement, ne regrette rien.