Lancer trois bouquins au même moment, ce n’est pas chose habituelle. La principale intéressée était très excitée samedi à l’idée de pouvoir partager au public le fruit de son travail des dernières années. «J’ai beaucoup écrit ces dernières années. Jamais, avant d’avoir écrit Cascouia, j’aurais pensé être sur une lancée comme ça», a d’entrée de jeu avoué celle qui demeure à Arvida.
Dans son lot de nouveautés, Mélanie Minier était particulièrement fière de mettre de l’avant son nouveau récit intitulé Bâtard, une histoire bouleversante destiné à un public adulte.
«C’est un roman que j’avais commencé à écrire il y a quelques années, après Cascouia. Ne trouvant pas de maison d’édition pour le sortir, j’avais pris la décision de bifurquer vers le roman jeunesse. Ça faisait partie de mes envies. Entretemps, Alain Beaulieu des Éditions Druide a lu Bâtard et a compris tout de suite qu’il y avait quelque chose. Il a décidé d’en faire l’édition», a expliqué l’autrice.
Avec Bâtard, Mélanie Minier explore un univers un peu plus sombre que ce à quoi elle est habituée, a-t-elle révélé.
«C’est un livre très très dramatique. C’est l’histoire d’un type dans la vingtaine qui a eu une enfance très difficile, avec la DPJ entre autres. Je visite, dans l’histoire, des thèmes comme le deuil et la rédemption, par exemple. Ça s’inscrit dans une certaine continuité avec ce que j’ai pu faire par le passé, tout en étant complètement autre chose.»
En parallèle, l’Arvidienne d’adoption a pu «se reposer un peu» des histoires plus lourdes en sortant le deuxième tome de Sofia, une série jeunesse qui s’adresse aux jeunes d’environ 10 ans. Puis, celle qui est originaire de Jonquière a également livré un premier roman consacré aux premiers lecteurs, soit Félixine, Dao et Paoli.
«J’avais déjà signifié, lors d’une précédente entrevue, que je souhaitais aller explorer le fantastique pour les plus jeunes. Avec Félixine, Dao et Paoli, c’est la première fois que j’écrivais pour les premiers lecteurs. C’était un défi différent. Pour les six à neuf ans, c’est écrit en gros, il y a des illustrations. C’est une manière de travailler qui est différente tout simplement», a partagé Mélanie Minier.
Des projets à foison
L’histoire est loin de s’arrêter là pour l’artiste saguenéenne. En effet, une panoplie de projets sont en cours de développement dans son camp. Ce n’est pas le travail qui manque de son côté, a-t-elle fait remarquer. «J’ai un troisième tome dans ma série Sofia, chez Andara, qui sortira après les fêtes, en février. Je vais me lancer dans l’écriture du quatrième tome prochainement. Sinon, avec Pratico Édition, une maison d’édition de Québec qui produit Félixine, je me suis lancée dans une collection sur les animaux où il y aura plusieurs autres auteurs.»
L’écriture de romans est certes ce qui occupe le plus le temps de Mélanie Minier. L’autrice ne cache pas, toutefois, qu’elle souhaite éventuellement travailler pour le grand écran.
«Sans pouvoir en dire trop, je suis en train de préparer un long-métrage. Mon rêve, honnêtement, ce serait qu’une de mes œuvres, Bâtard notamment, soit adaptée au cinéma. J’aimerais vraiment la voir adapter pour la télé cette histoire-là. J’y crois vraiment. Sinon, j’ai aussi un court-métrage en préparation, mon tout premier. C’est une maison de Sherbrooke qui va le réaliser quand il sera prêt», a annoncé la créatrice d’Arvida.
C’est donc peut-être une transition vers un rôle de scénarisation qui attend Mélanie Minier éventuellement.
«Je vise à être scénariste. Je souhaiterais être impliquée sur des projets télé tout en continuant d’écrire des romans à côté. Je pense que les deux mondes peuvent cohabiter et se nourrir», a révélé la principale intéressée.
S’ancrer dans le local
Pour Valérie Potvin, propriétaire de la librairie Le Kiosque du Quartier, le fait de pouvoir accueillir Mélanie Minier et ses nouveaux livres, samedi, revêtait un caractère particulier, un lien de proximité.
«C’est plaisant de voir qu’il y a des auteurs comme Mélanie qui prennent le temps de s’ancrer localement. Il y a énormément d’écrivains et d’écrivaines de talent qui sont installés dans la région, mais qui n’entretiennent aucun lien avec leur libraire de proximité. Mélanie, en venant présenter ses nouveautés, nous fait rayonner. C’est très important pour nous considérant qu’on est encore une jeune librairie», a laissé entendre Mme Potvin.
Si les maisons d’édition imposent parfois certaines activités de promotion, il importait beaucoup à Mélanie Minier de pouvoir rencontrer ses lecteurs à Arvida, au carré Davis.
«Elle a sa communauté à coeur, c’est le moins qu’on puisse dire. Au-delà de son écriture, Mélanie est une citoyenne très impliquée, dans les écoles, pour les jeunes vivant avec des différences notamment. Elle est aussi engagée pour la cause de l’environnement. On a très hâte de suivre ses projets», a conclu la propriétaire de la librairie